Le groupe Wagner a perdu 40 000 combattants en Ukraine

Ces combattants, recrutés pour la plupart dans les prisons russes, sont portés disparus, ont déserté, ou se sont rendus
Près de 40 000 combattants russes du groupe Wagner en Ukraine ont été tués, sont portés disparus, ont déserté ou se sont rendus, selon le média russe indépendant Meduzza. Il ne resterait au groupe paramilitaire russe lié au Kremlin que 10 000 combattants. Ces 40 000 personnes constituent une part importante de l'armée russe, puisque 20 % des prisonniers russes qui ont été recrutés pour combattre sont issus du groupe Wagner, a précisé le magazine Newsweek. Selon Olga Romanova, directrice de l'organisation "La Russie derrière les barreaux", les prisonniers recrutés pour être combattants qui disparaissent sont automatiquement déclarés morts. Mais en réalité, nombre d'entre eux pourraient simplement être portés disparus ou avoir fait défection, a-t-elle souligné.
La semaine dernière, les États-Unis ont désigné le groupe Wagner comme une organisation criminelle internationale, dénonçant ses abus commis en Ukraine, son recours aux armes livrées par la Corée du Nord et son recrutement massif de détenus. "Wagner est une organisation criminelle qui commet de vastes atrocités et abus de droits humains", a déclaré à la presse le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby. "Nous continuons de considérer que le groupe Wagner dispose actuellement de quelque 50 000 personnes déployées en Ukraine, dont 10 000 mercenaires et 40 000 prisonniers" à tel point que cela suscite les "réserves" du ministère russe de la Défense sur ses "méthodes de recrutement", a-t-il dit.
Le responsable a également montré à la presse des images satellites prises par le renseignement américain de supposés wagons russes quittant la Russie à destination de Corée du Nord, puis revenant sur le territoire russe avec des équipements militaires, dont des roquettes pour le groupe Wagner en Ukraine.
Le groupe paramilitaire, dirigé par Evguéni Prigojine, un homme d'affaires russe de 61 ans proche du président Vladimir Poutine, est très actif dans la bataille acharnée pour la prise de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine. Il opère ailleurs dans le monde et notamment en Afrique où il est accusé de pratiquer la torture, le viol et les exécutions extrajudiciaires. Le groupe Wagner aurait également combattu en Syrie alors que la Russie cherchait à aider le régime du président Bachar Assad. Fondé en 2014, le groupe a recruté des milliers de détenus pour combattre en Ukraine en échange de réductions de peine.