Korin Allal chante "Ein li eretz acheret" à l'ambassade de France en Israël (vidéo)
Eric Danon, ambassadeur de France en Israël, a remis les insignes de chevalier de l’Ordre national de la légion d'Honneur à Korin Allal, "immense artiste"
Le 28 mars 2023, Eric Danon, Ambassadeur de France en Israël, a remis les insignes de Chevalier de l’Ordre national de la Légion d'Honneur à Korin Allal, saluant ainsi le parcours d’une "immense artiste, icône de la musique israélienne dont les interprétations de chansons françaises ont permis au public israélien de découvrir et aimer la France".
L'ambassadeur s’est dit honoré de présider à l’entrée de l’intéressée dans l’ordre de décoration le plus prestigieux de la République française : « Vous vous êtes magnifiquement appropriée la culture musicale française en proposant votre version de chansons emblématiques au public israélien. Ces ponts musicaux ont fait de vous une véritable ambassadrice de la culture française, que nous distinguons aujourd’hui pour l’ensemble de son œuvre ».
Née en 1955 à Tunis dans une famille francophone, Korin Allal émigre en Israël en 1963, à l’âge de huit ans, avant d’entamer une carrière de guitariste/choriste et d’acquérir une véritable notoriété, au contact de chanteurs israéliens de renom dont Matti Caspi, Arik Einstein et Yehudit Ravitz.
Elle s'est notamment fait connaître pour avoir composé la chanson "Ein li eretz acheret", écrite par Ehud Manor et enregistrée pour la première fois par Gali Atari en 1986. Ce titre, dont les paroles font référence à la mort du jeune frère d'Ehud Manor, tué lors de la guerre du Liban, se veut une dénonciation de cette guerre d'usure. C'est ainsi que la chanson est devenu un hymne entonné par les Israéliens lors des protestations contre cette guerre. "Je n'ai pas d'autre pays. Même si je suis dans un pays brûlant, un seul mot en hébreu suffit à pénétrer mes veines, mon âme, un corps endolori, un cœur affamé. C'est ma maison", proclame le premier couplet de la chanson.
Au fil des ans, la chanson a été adoptée par de nombreuses personnes de toutes les extrémités du spectre politique, chaque groupe donnant aux mots sa propre interprétation afin d'exprimer ses positions. Pendant la période du plan de désengagement de la bande de Gaza, la chanson a ainsi été largement utilisée par la droite israélienne et diffusée lors de rassemblements contestataires. Quant au mouvement de la " Gauche nationale ", il a repris la phrase de la chanson "Je ne me tairai pas car mon pays a changé de visage" afin d'en faire un slogan de protestation contre la politique de Benjamin Netanyahou.