Israël: motifs et conséquences de la forte augmentation des prix en juillet
La croissance d'Israël a été de 7% au second semestre, soit la meilleure performance du monde occidental
C'est la stupeur dans les milieux économiques en Israël. Alors qu'on s'attendait à une augmentation de 0.5-0.8 %, les prix ont augmenté en juillet de 1.1 %, soit 5.2 % sur les douze derniers mois. Bien au-dessus de l'objectif de stabilité des prix de 3 %.
La plupart des composants de l'indice ont augmenté. Cependant, trois secteurs ont déçu les prévisionnistes. Les prix des fruits frais ont augmenté de plus de 8%, le coût des voyages à l'étranger, de 23 % et l'immobilier, de 2 %, (particulièrement, les nouvelles locations qui ont augment de 7 %).
En ce qui concerne les fruits, il faut souligner qu'en juin, leurs prix avaient fortement baissé, même de façon plus importante que prévu, et ce n'est donc qu'une compensation. Pour ce qui est de l'inflation du tourisme extérieur, ce n'est pas dû uniquement à l'augmentation du prix du pétrole, mais à un rattrapage pour ce secteur qui avait subi de grosses pertes avec la crise du Covid-19. Sachant que la demande serait bien plus fort que l'offre et que les Israéliens seraient prêts à payer des prix exorbitants pour assouvir leur envie de voyager après une si longue période, et qu'ils ont été conditionné par le fait qu'on traverse une inflation mondiale galopante.
L'immobilier a effectivement augmenté de 18% en un an. C'est d'abord l'échec des projets à cout réduit qui ne concernent en réalité qu'une partie minime de la demande, en plus du fait qu'ils s'avèrent souvent plus coûteux qu'un achat sur le marché libre, car les temps de construction sont bien plus importants que prévus et obligent les acheteurs à supporter ensemble un prêt hypothécaire et le coût d'une location.
Les professionnels soutiennent que seule une construction massive de logements freinerait ou même ferait baisser les prix. Il y a des terrains appartenant à l'Etat qui permettraient de bâtir 300.000 logements. Les diverses mesures pour freiner l'investissement immobilier ont entrainé une chute de 25% des acquisitions, mais ne portent pas encore leurs fruits, car les acheteurs sont prêts à payer des sommes considérables en s'endettant plus longtemps.
On estime que la banque d'Israël pourrait augmenter la semaine prochaine son taux directeur de 0.5 à 0.75%, ce qui aura pour effet immédiat de renforcer encore le shekel (dollar autour de 3.25 et euro autour de 3.3) et de faire baisser le cours des obligations. Un net ralentissement de l'inflation est prévu pour les douze prochains mois, avec un rythme attendu de 2.5 %.
Il faut souligner que la croissance israélienne a été de 7 % au second semestre, ce qui est la meilleure performance des pays occidentaux. Les investissements et la consommation privée ont augmenté du même rythme.
Enfin, rappelons que l'inflation en Occident est à peu près deux fois plus importante qu'en Israël et que souvent, la croissance varie entre 1 et 2 %, soit presque 5 fois moins important que l'Etat hébreu.
Israël reste donc un rayon de lumière, comme le soulignent les organismes mondiaux et les agences de notation.