Deux clandestins algériens jugés pour l’agression antisémite d’un adolescent dans un bus en Seine-Saint-Denis
L’affaire, d’une brutalité révélatrice d’un antisémitisme décomplexé du quotidien, relance la question de la sécurité des usagers identifiables comme juifs dans les transports franciliens.


Deux Algériens en situation irrégulière, âgés de 24 ans, ont comparu ce mardi devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour l’agression d’un adolescent juif de 17 ans, survenue le 27 octobre dans un bus à Pantin (Seine-Saint-Denis). Ils sont poursuivis pour violences aggravées – en réunion, dans un transport en commun et à raison de la religion – ainsi que pour menaces de mort réitérées. L’un des prévenus était déjà connu de la justice et visé par une obligation de quitter le territoire français ; le second n’avait pas d’antécédents. Un mineur de 16 ans, également impliqué, sera jugé ultérieurement.
Ce soir-là, le lycéen, monte dans le bus en portant sa kippa. Trois individus s’en prennent d’abord à un père de famille juif et à ses enfants, leur lançant « Allah Akbar » ou « Free Palestine », tout en mimant des gestes d’égorgement. Ils se tournent ensuite vers Yoann : encerclé, bousculé, il se fait arracher sa kippa, qui est jetée de main en main. Les insultes pleuvent : « Sale juif », « Chien de juif ». L’un des agresseurs le provoque « front contre front » en criant : « Palestine ou Israël ? ».
Le conducteur, alerté, affirme ne rien pouvoir faire. Les agresseurs descendent peu après à l’arrêt Quatre-Chemins pour rejoindre d’autres vendeurs à la sauvette. Très choqué, Yoann se voit prescrire dix jours d’ITT psychologique. Il continue aujourd’hui de porter sa kippa, mais se couvre la tête « dans les endroits chauds ».
Pour l’avocat du jeune homme, Me Lucas Veil, il s’agit d’« une agression gratuite, dictée uniquement par l’antisémitisme », menée par « des militants de la haine qui instrumentalisent la cause palestinienne pour s’en prendre aux juifs ». Les prévenus encourent jusqu’à dix ans de prison.