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Les mauvaises fréquentations de Corbyn inquiètent les Juifs britanniques
L'étoile montante du Labour aurait pour "amis" le Hamas et le Hezbollah et soutiendrait des négationnistes
Nombreux sont ceux qui ont attribué la responsabilité de le défaite du parti travailliste britannique aux dernières élections au virage à gauche de son chef, Edward Miliband.Ainsi, après sa démission, rares étaient ceux qui auraient prévu l’avènement de Jeremy Corbyn comme prétendant à sa succession.
La politique de Corbyn est encore plus à gauche, avec la renationalisation des chemins de fer, la mise en place d’une tranche d’imposition de 75% sur les revenus de plus d’un million de livres sterling, et l’annulation des frais universitaires qui sont les points clés de sa campagne.
Quelques-uns ont pensé que le Labour avait perdu les élections législatives sous prétexte qu’il n’était pas assez de gauche, et pourtant, la politique de Corbyn semble attirer bon nombre de soutiens.
Les antécédents de Corbyn laissent à penser qu’il ne servira pas un rassembleur au sein de son parti. Son expérience est limitée, n’ayant jamais occupé de poste au sein du gouvernement ou du “cabinet fantôme”, bien qu’il fut député durant des dizaines d’années. Et pour la seule législature de 2005 à 2010, il a défié à 238 reprises les consignes de vote de son parti, ce qui équivaut à environ 25% des votes législatifs.
Passer d’un courant marginal de son parti à une position d’importance nationale a mené à une étude plus approfondie de son passé. Ces dernières semaines, des histoires ont fait leur apparition dans des médias de premier plan reliant Corbyn à plusieurs extrémistes, dont certains expriment ouvertement leurs opinions antisémites, antiaméricaines et antioccidentales, des faits qu’il tente aujourd’hui de relativiser.
Mercredi dernier, il a affirmé ne pas connaître Dyab Abou Jahjah, un ancien combattant présumé du Hezbollah qui avait déclaré que chaque soldat britannique tué était “une victoire”.
Au cours de la même journée, au moment où une photo des deux hommes ensemble circulait sur internet, Corbyn maintenait encore ne pas s’en souvenir.
Il s’est avéré par après que Corbyn avait fait pression sur le gouvernement britannique afin de lever l’interdiction d’entrée dans le pays à Jahjah.
Auparavant il y a eu l’affaire de son soutien financier à Paul Eisen, un négationniste sans complex de la Shoah, ainsi que sa chaleureuse invitation adressée à Raed Salah, un homme qui avait déclaré que les Juifs utilisent du sang d’enfants das leur nourriture, à se joindre à lui pour le thé à la Chambre des Communes. A chaque fois, Corbyn affirme qu’il n’était tout simplement pas au courant des opinions contestables de ces personnes.
Jonathan Arkush, le président du Conseil des Représentants des Juifs britanniques, a résumé les inquiétudes de la communauté. “Les relations qu’a entretenues Jérémy Corbyn par le passé me préoccupent énormément. Il y a maintenant des questions très sérieuses auxquelles il doit répondre”.
Il a toutefois reconnu que si Corbyn gagne les élections internes du parti, les Juifs devront dialoguer avec lui. “En tant que représentant de la communauté juive, l’appréciant ou pas, j’aurai tôt ou tard affaire à lui. Vous pouvez être sûr que j’aborderai ces questions de manière franche et directe avec lui”, affirme Arkush.
Mais il ne s’agit pas seulement de la préoccupation de la communauté juive quant aux relations de Corbyn. Il a également été malmené sur la chaîne d’information Channel 4 pour avoir qualifié le Hamas et le Hezbollah d’ “amis”.
La charte du Hamas exprime clairement les intentions génocidaires de l’organisation envers les Juifs, or Corbyn a décrit cette organisation comme “dévouée au bien-être du peuple palestinien œuvrant en faveur d’une paix à long terme ainsi que d’une justice sociale et politique dans toute la région” plutôt qu’une organisation terroriste. Malgré tout, Corbyn affirme avoir été de tout temps un militant antiraciste.
Néanmoins, certains Britanniques juifs envisagent de voter pour Corbyn. Quelques-uns, ne faisant pas partie du Parti travailliste espèrent détruire le parti en élisant une personne qu’ils considèrent comme étant la moins appropriée pour le poste. Un militant, juif conservateur, m’a avoué qu’il s’était inscrit pour voter en faveur du leader d’un parti qu’il ne soutiendrait jamais, “afin d’accélérer la destruction électorale du Parti travailliste, et je crois que Jérémy Corbyn est un bon moyen pour arriver à cette fin”.
Cela a été rendu possible à la suite de nouvelles règles régissant les élections pour la direction du Labour. Cette fois-ci, le vainqueur sera élu par les membres du parti, mais aussi par les “partisans affiliés” qui auront également le droit de vote.
C’est la raison pour laquelle, de nombreux extrémistes de gauche qui, autrement, pourraient ne pas se sentir à l’aise au sein du parti travailliste, ainsi que des supporteurs de la droite, tous aussi nombreux, se sont inscrits pour participer au vote en payant 3 livres sterliing pour fausser le vote.
Même si le Parti travailliste soutient avoir vérifié à la loupe toutes les demandes d’inscriptions afin d’éliminer d’éventuels saboteurs, beaucoup de militants conservateurs et d’extrême-gauche sont passés inaperçus. Par conséquent, le parti risque de se désintégrer et perdre toute chance de gagner des élections que ce soit à court ou à moyen terme.
En dépit de toutes les controverses, Jérémy Corbyn est toujours favori dans les sondages. Mais comme l’électorat britannique (et israélien) l’ont découvert il n’y a pas si longtemps, les sondages peuvent s’avérer être les terribles prédicateurs de l’issue finale.
Le journaliste Jake Wallis-Simons, qui a révélé la plupart des connexions extrémistes de Corbyn dans le Daily Mail, se déclare certain que Corbyn sortira vainqueur. “J’ai même parié de l’argent là-dessus”, dit-il. “J’ai misé 30£ sur sa victoire lorsque ses chances étaient encore plus faibles. Je pense gagner 270£. Si vous pariez la même somme aujourd’hui, vous gagnerez seulement 34£, ce qui prouve à quel point les choses ont changé”.
Mais il y a plus importants que les gains de Wallis-Simons. Si Jéremy Corbyn remporte la victoire, la scène politique britannique va subir un bouleversement qui la rendra méconnaissable.
“Je ne lui laisserai aucun répit au sujet de ses connexions avec les extrémistes et je pense qu’il en est de la responsabilité de tout journaliste qui se respecte d’agir de la sorte”, affirme Wallis-Simons.
“Mais aux dernières élections, il n’y avait personne pour représenter les jeunes au Parlement. Personne pour montrer son soutien pour un plus grand rôle de l’Etat, ou contre l‘austérité. Je pense que c’est une bonne chose, ils ont maintenant quelqu’un pour faire redescendre la pression. Je pense qu’ils ont besoin d’un représentant et ils ont droit à cette voix”.
Jonathan Sacerdoti est le correspondant de i24news à Londres.
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