Mohammed ben Salmane : "Nous voulons rejoindre les accords d’Abraham"

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a rencontré mardi le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche, avant de délivrer une série de déclarations remarquées sur l’avenir du Moyen-Orient. « Nous voulons être partie prenante des accords d’Abraham, mais nous voulons également une solution à deux États et une voie crédible vers la création d’un État palestinien », a affirmé le dirigeant saoudien à l’issue de l’entretien, marquant l’une de ses prises de position les plus explicites sur le dossier.

Cette déclaration intervient alors que Riyad étudie une normalisation formelle avec Israël, dossier considéré comme le joyau diplomatique recherché par Washington. Mais Ben Salmane souligne que cette étape ne peut être franchie sans garanties politiques substantielles pour les Palestiniens.

De son côté, Donald Trump a salué « les capacités exceptionnelles » du prince héritier, qualifiant Ben Salmane de « futur roi très respecté ». Le président américain a annoncé que Riyad s’engageait à investir 1.000 milliards de dollars aux États-Unis, un chiffre qui, selon lui, « pourrait encore augmenter ». Il a également affirmé que l’administration américaine avait « éliminé les capacités nucléaires de l’Iran », plaçant selon lui l’Arabie saoudite « dans une position extrêmement favorable ».

Par ailleurs, en commentant la vente d’avions furtifs F-35 à l’Arabie saoudite, Donald Trump a assuré qu’Israël « est au courant et sera très heureux », malgré les inquiétudes exprimées par l’establishment sécuritaire israélien. Une déclaration visant à désamorcer les tensions autour d’un accord stratégique sensible, alors que Washington tente de redéfinir les équilibres régionaux.

La rencontre, présentée par les deux camps comme chaleureuse, s’inscrit dans un contexte régional extrêmement tendu, marqué par une recomposition des alliances et par l’effort américain de relancer une architecture politique post-guerre à Gaza.

Pour Riyad, l’équation est claire : s’ouvrir à la normalisation, oui, mais seulement si un horizon politique crédible pour les Palestiniens est garanti. Une ligne qui pourrait déterminer l’avenir des relations entre Israël, l’Arabie saoudite et les États-Unis dans les années à venir.