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Thierry Breton interdit d’entrée aux Etats-Unis accusé de promouvoir une forme de "censure" contraire aux intérêts américains
"Les idéologues européens mènent des actions concertées pour contraindre les plateformes américaines à sanctionner les opinions américaines auxquelles ils s'opposent", a déclaré Marco Rubio


Les Etats-Unis ont annoncé mardi une série de sanctions visant cinq personnalités européennes engagées en faveur d’une régulation stricte des grandes plateformes numériques. Parmi elles figure l’ancien commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, désormais interdit de séjour sur le sol américain.
La décision a été justifiée par le département d’Etat américain, qui accuse ces responsables et militants de promouvoir une forme de "censure" contraire aux intérêts et aux valeurs des Etats-Unis. Sur le réseau social X, le secrétaire d’Etat Marco Rubio a dénoncé des actions concertées de ces "idéologues européens" cherchant, selon lui, à contraindre des plateformes américaines à restreindre certaines opinions. Il a affirmé que l’administration Trump ne tolérerait plus ce qu’elle considère comme une censure extraterritoriale.
https://x.com/i/web/status/2003594503676920273
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La réaction française ne s’est pas fait attendre. Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a dénoncé "avec la plus grande fermeté" cette restriction de visa, rappelant que les peuples européens sont souverains dans la définition des règles applicables à leur espace numérique. Il a souligné que le règlement européen sur les services numériques (DSA) avait été adopté démocratiquement et qu’il ne s’appliquait en aucun cas aux Etats-Unis.
Thierry Breton a lui-même réagi en évoquant un possible "retour du maccarthysme". Il a rappelé que le DSA avait été approuvé à une écrasante majorité par le Parlement européen et à l’unanimité par les 27 Etats membres, estimant que la censure n’était "pas là où on le prétend".
Outre l’ancien commissaire, les sanctions américaines touchent plusieurs responsables d’ONG actives contre la désinformation et les discours haineux en ligne, dont Imran Ahmed, Clare Melford, Anna-Lena von Hodenberg et Josephine Ballon, liées à l’organisation allemande HateAid.
Cette mesure s’inscrit dans une offensive plus large menée par Donald Trump contre l’arsenal juridique européen en matière de régulation numérique, que Washington juge excessif et liberticide, alors que l’Union européenne revendique le cadre législatif le plus avancé au monde dans ce domaine.