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Analyse: comment l'Occident s'est trompé en misant sur un tigre de papier en Afghanistan


Les talibans sont revenus si rapidement qu'ils ont rattrapé à l'aéroport de Kaboul les militaires américains

Robert Swift
Robert Swift ■ Journaliste
10 min
10 min
 ■ 
  • Afghanistan
Des soldats de l'Armée nationale afghane montent la garde à un point de contrôle à la périphérie de Kaboul, en Afghanistan, le lundi 21 août 2017
Des soldats de l'Armée nationale afghane montent la garde à un point de contrôle à la périphérie de Kaboul, en Afghanistan, le lundi 21 août 2017AP Photo/Rahmat Gul

Il y a un an, Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, est tombée aux mains des talibans, l'imposant comme la plus importante défaite subie par les États-Unis ou l'OTAN depuis des décennies. 

Vingt ans de guerre, plusieurs milliers de victimes militaires occidentales et un montant estimé à 2.300 milliards de dollars pour les seuls États-Unis ont été sacrifiés dans le but d'éviter que le groupe islamiste sunnite ne reprenne le pouvoir. 

Et c'est sans compter le coût en vie humaine que les Afghans eux-mêmes ont payé. 

Et pourtant, les talibans sont revenus, balayant le pays si rapidement qu'ils ont rattrapé à l'aéroport de Kaboul les militaires américains et alliés qui s'efforçaient encore de quitter le pays. 


Nombreux sont ceux qui ont été choqués par la charge vertigineuse des talibans vers Kaboul, horrifiés de voir les unités des forces de sécurité nationales afghanes (ANSF) se rendre les unes après les autres, comme des dominos, aux djihadistes. 

Le président américain Joe Biden est allé jusqu'à critiquer les Afghans pour avoir refusé de défendre leur propre pays, déclarant que "les militaires afghans ont abandonné, parfois sans même essayer de se battre", des propos pour lesquels il a lui-même été réprimandé. 

Comment une force plus importante, mieux équipée et plus professionnellement formée a-t-elle pu succomber aux avancées d'un ennemi comme les talibans, se sont demandé de nombreuses personnes. 

Inutile de dire que les anciens combattants qui ont passé du temps en Afghanistan à tenter de mettre sur pied les ANSF n'ont pas été aussi surpris. Des vétérans comme moi. De novembre 2011 à mai 2012, j'ai servi en tant que soldat britannique " conseillant " des membres de l'armée afghane.

Une armée à notre image

La plus grande erreur que les commandants américains, britanniques et d'autres alliés ont commise dans leur construction des ANSF est peut-être d'avoir supposé que la meilleure façon de mener la guerre était de se baser sur le modèle occidental. Et que les Afghans - issus d'une société appauvrie avec des divisions linguistiques et ethniques, et où beaucoup de gens sont analphabètes - pouvaient et devaient s'adapter à cette façon de combattre. 

Les armées occidentales dépendent de manière critique de chaînes logistiques efficaces pour maintenir en état de marche leurs véhicules blindés lourds en puissance de feu et gourmands en carburant. Elles utilisent des flottes d'avions nécessitant une maintenance intensive pour transporter des troupes et des fournitures, et pour attaquer l'ennemi. Et ils sont devenus experts dans la transmission d'informations entre les différentes unités du champ de bataille et dans l'exploitation du renseignement pour améliorer leurs capacités. 

De grands efforts ont été déployés, pendant plusieurs années, pour tenter de reproduire ce modèle au sein de l'armée afghane - des efforts qui n'ont jamais porté leurs fruits. Dans un pays gangrené par la corruption, les fournitures logistiques étaient une ressource gratuite prête à être vendue, et les salaires des soldats étaient de l'argent liquide avec lequel leurs commandants pouvaient jouer. 

Cet échec est apparu très clairement dans les derniers jours précédant la chute de Kaboul, lorsque, à plusieurs reprises, des unités de l'armée afghane se sont rendues non pas par manque de volonté de se battre, mais par manque de munitions et de nourriture. Aucun soldat ne devrait être censé se battre sans uau minimum des munitions, et le fait que les troupes soient à sec montre que l'OTAN n'a pas réussi à renforcer véritablement les capacités logistiques des ANSF. 

Des défaillances similaires ont été constatées dans les domaines de l'aviation, de l'artillerie et du renseignement : l'OTAN a appris aux ANSF à s'appuyer sur ces ressources, puis elles ont eu du mal à s'en acquitter lorsque les États-Unis se sont précipités vers la sortie, ce qui a paralysé bon nombre de ces capacités à mesure que les contractants civils et les conseillers de l'OTAN partaient également. 

Jouer sur les forces des Afghans

Comme l'ont montré les Talibans, et comme vous le diront de nombreux vétérans ayant servi aux côtés des ANSF, les Afghans savent se battre. Ils ont eu beaucoup de pratique - quatre décennies et plus. 

Si, au lieu d'imposer un modèle occidental, l'OTAN avait mis en place une armée en phase avec la société et la culture afghanes, les images que nous avons toutes vues il y a douze mois auraient pu être très différentes. Et il y a un exemple pour le prouver : les talibans eux-mêmes. Les djihadistes se sont battus efficacement sans avions, ni soutien logistique lourd, et il est donc probable que les Afghans fidèles au gouvernement de Kaboul auraient pu faire de même. 

Parmi les vétérans qui ont servi avec eux, les guerriers afghans étaient surtout respectés pour un attribut de combat : leur bravoure. Appelez cela du courage ou du fatalisme, mais les combattants des ANSF en avaient en abondance, choquant parfois leurs conseillers occidentaux par leur mépris de leur propre sécurité. 

Une armée rapide et légèrement équipée de ces combattants aurait pu être une force avec laquelle il aurait fallu compter, en jouant sur les forces des Afghans tout en contournant leurs faiblesses organisationnelles. Imaginez une milice lourdement armée, plutôt qu'une armée.

Ce qui est dommage, c'est que non seulement cela aurait probablement nécessité moins d'investissement financier de la part des bailleurs de fonds de l'Afghanistan, mais c'est aussi quelque chose que les États occidentaux savaient faire autrefois. Le colonel T.E. Lawrence - mieux connu sous le nom de Lawrence d'Arabie - a aidé à organiser une révolte arabe contre l'empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale, en complétant les compétences des combattants locaux par des équipements, des renseignements et une expertise militaires britanniques.

S'adapter au rôle et à l'environnement 

Mais un tel modèle aurait nécessité des compétences qui ne font pas partie des outils traditionnels de l'armée: une sensibilisation culturelle, des connaissances linguistiques, ainsi qu'une flexibilité et une volonté de s'adapter aux normes du contexte local. 

Les conseillers occidentaux se plaignaient souvent de la paresse de leurs camarades afghans, de leur réticence à chercher l'ennemi et de leur tendance non professionnelle à fumer du cannabis entre deux combats. Mais ces soldats américains ou britanniques oubliaient qu'ils n'étaient en Afghanistan que pour une courte mission de quelques mois, et que les Afghans - qui se battaient depuis des années - couraient un marathon, pas un sprint. 

Plutôt que de déployer un grand nombre de troupes pour de courtes périodes - six à douze mois - les armées occidentales auraient probablement connu un plus grand succès si elles avaient déployé moins de soldats pour des durées prolongées, probablement de deux ans ou plus.

Une formation et une préparation spécialisées auraient été nécessaires pour de tels déploiements, notamment l'apprentissage de la langue. Dans le cas de ceux qui travaillent avec l'armée afghane, le dari ; pour ceux qui travaillent avec la police afghane, le pachto du sud de l'Afghanistan. 

De tels tours de service auraient été extrêmement éreintants et auraient exigé des militaires qu'ils consacrent énormément de temps à cette tâche. D'une certaine manière, plus qu'un déploiement de l'armée, cela aurait ressemblé à un prêt de soldats professionnels des États-Unis ou du Royaume-Uni au gouvernement afghan. 

Et encore, il y a un précédent : entre 1963 et 1976, une guerre civile a éclaté dans l'État d'Oman, dans le Golfe. Le gouvernement britannique, ne souhaitant pas céder les voies navigables stratégiques du pays aux insurgés communistes, a envoyé des officiers de marine britanniques pour mener les soldats de l'armée omanaise au combat, contribuant finalement à la victoire des forces monarchistes sur place.

Non seulement cet épisode prouve la fausseté du mythe selon lequel les contre-insurrections sont impossibles à gagner, mais il démontre aussi l'importance d'intégrer véritablement les conseillers dans la force qu'ils souhaitent soutenir. Les officiers de marine ont appris à parler arabe avant d'être mobilisés, ont combattu en portant les uniformes de l'armée locale et ont été déployés pendant de longues périodes.

Lorsque les armées occidentales se tourneront à nouveau vers la lutte anti-insurrectionnelle et le mentorat des forces locales - et elles finiront par le faire - elles feraient bien de se souvenir des récents échecs de leurs nations en Afghanistan et de tirer les leçons des succès qu'elles ont connus ailleurs. 

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