"L'antisémitisme est l'affaire de tous les Français" (O. Faure à i24NEWS)

"L'affaire de l'antisémitisme n'est pas seulement l'affaire des Juifs mais celle de tous les Français", a déclaré lundi soir le premier secrétaire du PS Olivier Faure à i24NEWS, à l'origine du rassemblement mardi contre l'antisémitisme dans toute la France.

"Quand les actes et les crimes se multiplient, il faut que nous soyons ensemble, présents et avoir une réaction forte," a-t-il affirmé.

L'objectif de cette initiative est également de dire aux Juifs de France qu'ils sont "évidemment chez eux" et de dire à ceux qui pensent que l'antisémitisme est une opinion comme les autres que c'est un délit," a-t-il souligné à i24NEWS.

"Il faut une reaction qui soit à la hauteur car depuis 30 ans, l'antisémitisme a beaucoup augmenté. On a laissé dire,on a laissé faire. Nous avons notre responsabilité et nous devons garantir protection à la communauté juive," a-t-il ajouté.

Olivier Faure reconnaît aujourd'hui une "forme de cécité" et appelle "à remettre les pendules à l'heure en rappelant que l'antisémitisme n'est pas un "racisme ordinaire" mais qu'il tue sur le sol français.

"L'antisémitisme de l'islam radical pèse aujourd'hui beaucoup, il s'exprime de la manière la plus violente, la plus dangereuse", a-t-il exprimé sur i24NEWS.

Interrogé sur la pénalisation de l'antisionisme, une proposition qui suscite des réserves dans les rangs du gouvernement, Olivier Faure ne souhaite pas assimiler tous ceux qui ont des désaccords avec la politique conduite par l'État d'Israël comme des antisémites.

"Je ne peux pas considérer que Rony Brauman et Stéphane Hessel lorsqu'il était vivant, étaient antisémites alors qu'ils étaient eux-mêmes juifs," a-t-il dit.

"Je préfère qu'il y ait une prise de conscience générale sur les dangers que l'antisémitisme fait courir à la société francaise, aux Juifs de France, plutôt que de chercher interdiction après interdiction", a-t-il expliqué à i24NEWS.

Le chef du PS a par ailleurs reconnu que chez chaque antisémite, il y a "toujours une personne prête à utiliser le paravent de l'antisionisme".

"Sans contester l'existence d'Israël, il ne faut pas donner le sentiment que l'on est sur une forme de censure de débat qui serait tronqué et qui serait impossible en France," a-t-il soutenu.

Selon Olivier Faure, on peut être israélien sans approuver la politique de Benyamin Netanyahou et cette proposition de loi vise à "limiter le débat au moment où il faut éviter d'assimiler les uns aux autres,"

Au moins 18 membres du gouvernement, excepté le Rassemblement national, défileront mardi aux côtés des formations politiques contre l'antisémitisme, soit près de la moitié du gouvernement, selon un décompte gouvernemental provisoire.

De son côté, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé lundi soir sa participation au rassemblement parisien, place de la République à 19H00.

Pour revoir l'intégralité de l'intervention du premier secrétaire du PS, Olivier Faure