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La journaliste Shireen Abu Akleh "tuée par erreur, vraisemblablement" par des balles israéliennes (Tsahal)
L'armée admet qu’il "est plus probable que Shireen Abu Akleh a été abattue par un soldat de Tsahal"


L’armée israélienne a rendu lundi ses conclusions lors d'un briefing concernant l’enquête sur la mort de la journaliste d'Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, tuée le 11 mai dernier lors d'échanges de tirs entre des Palestiniens armés et des soldats israéliens.
Tsahal admet qu’il "est plus probable que Shireen Abu Akleh a été atteinte accidentellement par un soldat de Tsahal qui ne l'a pas identifiée comme journaliste et qui visait des suspects identifiés comme des hommes armés palestiniens", a rapporté Matthias Inbar, journaliste défense i24NEWS qui était présent lors du briefing d'un haut commandant de l'armée israélienne.
"Nos soldats sont dans une jeep, ils sont la cible de tirs venant de tous les côtés. C'est ce qu'on appelle un champ de bataille. Le soldat ne pouvait pas la voir et ne pouvait pas voir qu'elle était une journaliste", a expliqué le responsable militaire lors du briefing.
Quelque 1.000 balles auraient été tirées ce jour-là. "Sept l'ont été en direction des hommes en armes qui se trouvaient dans la trajectoire de Shireen", a-t-il ajouté.
"Nous sommes vraiment désolés pour cette tragédie. Tsahal prête toujours une attention particulière aux dommages collatéraux qui pourraient découler d’affrontements avec des forces armées et soutient sans aucune ambiguïté la liberté de la presse", a-t-il poursuivi.
Près de deux mois après le drame, en juillet, les experts américains avaient déjà estimé à l’issue d’une enquête que la journaliste avait "probablement été tuée" par un tir non intentionnel venu des positions israéliennes.
L'analyse américaine n'avait toutefois pas pu parvenir à une conclusion définitive quant à l'origine de la balle. L'utilisation d'images satellites avait aussi été requise, ainsi que la participation de soldats de l'unité de renseignement visuel 9900 de Tsahal, spécialisés dans la cartographie pour déterminer avec plus de certitude l’origine de la balle, et du chef adjoint des opérations spéciales du renseignement militaire.
En raison du "piètre état de la balle", identifier son origine était "difficile", a souligné l'armée dans son rapport, disant ne pas avoir la certitude "sans équivoque" de l'origine du tir fatal à la journaliste.
L'armée a souligné qu'aucune enquête criminelle du parquet militaire n’était envisagée.
De leurs côtés, les membres de la famille de Shireen Abu Akleh ont rejeté les conclusions de l'enquête, estimant qu'elle était une "tentative de masquer la vérité et d'esquiver la responsabilité" de sa mort.
La famille a demandé que des enquêtes indépendantes soient menées par les États-Unis et la Cour pénale internationale.
"Le meurtre par Israël de notre chère Shireen ne peut être balayé d'un revers de main", a déclaré la famille, ajoutant qu'elle "ne s'arrêtera pas" tant qu'elle n'aura pas "obtenu justice."