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"Des pays européens ont aidé l'OLP", un proche de Y. Arafat à i24NEWS
Ancien combattant dans les rangs de l’OLP, Ahmad Ghoneim était l’invité du magazine Histoires avec V. Perez
![i24NEWS](https://cdn.i24news.tv/upload/image/1352b9caa849f9325c12157cf9dfc47bc0e3c73e.png?width=36&height=36)
![Ahmad Ghoneim, ancien collaborateur de Yasser Arafat, lors d'une interview à i24NEWS](https://cdn.i24news.tv/upload/image/783f216542fc7cadd542ceb8a7350fc2f57d74dc.png?width=1000)
Membre du Conseil consultatif du Fatah, Ahmad Ghoneim a bien connu Yasser Arafat.
Lors d’un entretien accordé à i24NEWS, il revient sur sa rencontre avec l’ancien président de l’Organisation de libération de la Palestine.
"J’étais volontaire lors de la guerre des Six Jours, qui a opposé Israël et les membres de l’OLP dans le sud du Liban". Sur place, Yasser Arafat vient rendre visite à ses combattants pour s’assurer que tout se déroule selon les plans prévus. "Il m’a dit, ‘Ghoneim, que fais-tu ici ?’. Je lui ai répondu que j’étais étudiant à Jérusalem". L’évocation de la ville sainte, chère à Yasser Arafat - où sa mère est née, scelle l’amitié entre les deux hommes.
Lorsqu’il retourne en Israël, Ahmad Ghoneim est arrêté par les services de sécurité de l’Etat hébreu et envoyé en prison pendant près de 4 ans. Il est libéré un mois avant le début de la première Intifada.
Yasser Arafat est alors en Tunisie, où il a installé le siège de l’Organisation de libération de la Palestine après son évacuation de Beyrouth, le 3 septembre 1982.
Chaque jour, par le biais de l’assistant de l’ancien président de l’OLP, Ghoneim et Arafat sont en contact. Ils prévoient de se rencontrer…
"Nous avons emprunté des routes secrètes". "Le voyage a été possible grâce à des pays européens". Lesquels ? "Il est trop tôt pour parler de cela", répond le membre du Conseil consultatif du Fatah. "On verra lorsque l’on aura notre indépendance. Mais d’autres pays étrangers ont eux aussi soutenu l’OLP lors de ses combats", préparant notamment des documents de voyage pour des visites secrètes, n’y apposant pas de tampons, et aidant à l’organisation de rencontres spéciales avec Yasser Arafat.
"Un homme charismatique"
Ahmad Ghoneim qualifie son premier entretien avec l’ancien chef de l’OLP en Tunisie d’"historique".
"Le président Arafat avait un caractère simple. Quand vous étiez à ses côtés, il faisait en sorte que vous puissiez lire en lui comme dans un livre ouvert et que vous vous sentiez libre de parler et d’exprimer vos émotions".
"Il nous a dit que nous devions agir à bon escient. Que nos actions étaient les premières étapes pour la libération de la Palestine. Selon lui, cela passait par la création du Fatah, en 1965, qui découlait du combat du peuple palestinien depuis 1920".
Selon Ahmad Ghoneim, "le président Arafat savait avec certitude qu’il était le leader le plus expérimenté pour défendre la cause palestinienne. Il avait aussi du charisme, il regardait les gens dans les yeux".
En 1974, Yasser Arafat a d’ailleurs été le premier représentant d’une organisation non-gouvernementale à s’adresser à la tribune de l’Organisation des Nations unies.
Devant de nombreux dirigeants internationaux il annonce: "Je suis venu avec un rameau d’olivier dans une main, et un fusil de combattant dans l’autre. Ne laissez pas tomber le rameau d’olivier, ne laissez pas tomber le rameau d’olivier !".
![STF (AFP)](https://cdn.i24news.tv/upload/cache/large_content_image/upload/image/afp-b4adc587b0417429732a092c0e16973bdf0d860a.jpg?width=750)
L’ancien chef de l’Organisation de libération de la Palestine était un rêveur, tout en étant réaliste indique son ami Ahmad Ghnoeim, précisant que c’est la raison pour laquelle il a reconnu l’Etat d’Israël: "Il fallait, pour la survie du peuple palestinien, prendre en considération la situation sur le terrain, surtout de la part d’un leader palestinien. Le leader historique".
"Passer ce cap fut toutefois une épreuve, pour lui et les factions palestiniennes", opposées à cette décision, confie-t-il.
"Israël a perdu une opportunité considérable de signer un accord de paix avec le président Arafat. Il avait les épaules solides et de grandes capacités pour arriver à la paix", regrette Ahmad Ghoneim.
"Sa conviction était que la lutte cesserait à partir du moment où il y aurait un état palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale. S’il était toujours vivant, je pense qu’il continuerait à diriger le peuple palestinien dans cette direction. Le peuple avait confiance en lui et en une solution à deux états".
En 2004, la France - pour laquelle Yasser Arafat avait beaucoup "d’amour" selon Ahmad Ghoneim- accueille l’ancien leader de l’OLP, dont la santé se dégrade.
Hospitalisé dans un établissement médical militaire de Clamart, il décèdera sur place.
Des soupçons sur les raisons de sa mort planent toujours. "Nous pensons tous qu’Arafat a été empoisonné. C’est un secret bien gardé…", estime Ahmad Ghoneim.
"Même si la fin d’Arafat fut une tragédie, nous avons réussi à assurer une pérennité à l’Autorité palestinienne", conclut ce dirigeant du Fatah.
L'émission Histoires avec Valérie Perez, en entier :