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Yémen : la coalition menée par l’Arabie saoudite frappe des navires liés au Conseil de transition du Sud
Les deux navires visés auraient livré une importante cargaison d’armes aux forces du Conseil de transition du Sud, un mouvement séparatiste soutenu par les Émirats arabes unis


La coalition militaire soutenant le gouvernement yéménite et dirigée par l’Arabie saoudite a mené, tôt mardi matin, une frappe aérienne qualifiée de "limitée" contre deux navires amarrés dans le port de Mukalla, dans le sud-est du Yémen. L’information a été rapportée par l’agence officielle saoudienne Saudi Press Agency (SPA).
Selon SPA, l’opération est intervenue peu après la diffusion d’un avertissement demandant aux civils de quitter la zone de Mukalla jusqu’à nouvel ordre, en prévision d’actions militaires. Les deux navires visés auraient livré une importante cargaison d’armes et de véhicules de combat aux forces du Conseil de transition du Sud (CTS), un mouvement séparatiste soutenu par les Émirats arabes unis.
Le porte-parole de la coalition, le général Turki al-Malki, a affirmé que les forces yéménites avaient observé l’arrivée de ces navires sans autorisation officielle. Il a également précisé que leurs systèmes de géolocalisation avaient été désactivés avant l’accostage, un élément considéré comme suspect par la coalition.
Toujours selon SPA, ces livraisons d’armes ont été perçues comme une menace directe pour la sécurité et la stabilité du Yémen, justifiant l’intervention militaire en raison du "danger et de l’escalade" qu’elles représentaient. Al-Malki a insisté sur la détermination de la coalition à empêcher toute aide militaire extérieure de parvenir à des factions yéménites sans coordination avec le gouvernement reconnu internationalement et ses alliés.
"Cette action vise à garantir le succès des efforts du Royaume et de la coalition pour rétablir la sécurité et la stabilité, et empêcher l’extension du conflit", a déclaré le général saoudien, soulignant également l’importance de la désescalade et du maintien du calme dans les gouvernorats de l’Hadramout et d’Al-Mahra.
Samedi, SPA avait déjà rapporté des déclarations d’al-Malki annonçant la volonté de la coalition de protéger les civils face aux "violations commises par des groupes armés affiliés au CTS". Cette prise de position faisait suite au refus du Conseil de transition du Sud de se retirer de zones récemment conquises dans les provinces de l’Hadramout et d’Al-Mahra.
Début décembre, le CTS a consolidé son emprise sur plusieurs régions du sud du pays, allant jusqu’à chasser la coalition gouvernementale d’Aden. D’après l’agence turque Anadolu, le mouvement séparatiste contrôlerait désormais environ 52 % du territoire yéménite. Les Houthis, une organisation terroriste soutenue par l’Iran, détiendraient près de 33 % du pays, tandis que la coalition pro-gouvernementale n’en contrôlerait plus qu’environ 10 %.
Le reste du territoire serait, selon Anadolu, sous l’autorité de forces loyales à Tareq Saleh, neveu de l’ancien président yéménite Ali Abdullah Saleh, illustrant la fragmentation persistante du Yémen après des années de conflit.