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Une étude révèle que le Hamas a programmé le 7 octobre en profitant de la crise interne en Israël
Avec les manifestations massives, le Hamas estimait alors qu’Israël traversait une faiblesse inédite, certains allant jusqu’à prédire un risque de guerre civile


Selon une nouvelle recherche menée par Yehonatan Dahoah-Halevi, lieutenant-colonel de réserve de Tsahal et analyste au Jerusalem Center for Security and Foreign Affairs (Centre de Jérusalem pour la sécurité et les affaires étrangères), le Hamas avait identifié dès juillet 2023 la crise politique et sociale en Israël comme un “facteur décisif” affaiblissant la préparation de l’armée israélienne.
Un rapport interne des Brigades Izz ad-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas, concluait que les manifestations massives, les tensions politiques, le refus de réservistes de servir, ainsi que les divisions au sein de la société et de l’armée constituaient une occasion historique. Le Hamas estimait alors qu’Israël traversait une faiblesse inédite, sur le plan interne comme dans ses relations avec les États-Unis et l’Occident, certains allant jusqu’à prédire un risque de guerre civile.
Le plan d’attaque, baptisé “Opération Garantir la Fin des Temps”, avait été validé dès septembre 2021 sous la direction de Yahya Sinwar. Initialement prévu pour 2022, il devait se dérouler pendant les fêtes juives. Après la construction de la barrière à la frontière de Gaza, le concept avait été adapté d’une infiltration par tunnels à une incursion terrestre de grande ampleur, visant à “conquérir la Palestine” et à éliminer la présence juive en Israël.
L’arrivée au pouvoir d’un gouvernement de droite fin 2022 fut perçue à la fois comme un défi et une opportunité : le Hamas estimait qu’il pourrait perdre en soutien international, mais que les politiques menées accentueraient les tensions internes. La crise politique de 2023, exacerbée par la réforme judiciaire et les refus de servir dans l’armée, renforça l’idée d’une “fenêtre dorée” pour agir.
Le 25 juillet 2023, un document d’Al-Qassam analysait les effets de cette fronde militaire sur la capacité opérationnelle de Tsahal, recommandant à Sinwar d’attendre que la crise atteigne son paroxysme. Dans les mois suivants, le Hamas suivit de près les divisions internes israéliennes, notamment les déclarations affirmant que “l’armée n’existait plus”, avant de fixer la date de l’attaque à un jour de fête juive, en utilisant les tensions autour du mont du Temple et de la mosquée Al-Aqsa comme prétexte pour déclencher une insurrection régionale.
Pour Dahoah-Halevi, la principale erreur d’Israël a été de laisser la crise politique miner sa cohésion et sa préparation militaire, offrant au Hamas l’occasion de frapper à un moment de vulnérabilité maximale.