7 octobre : "Il faut assumer les échecs, pas s’approprier les réussites" (Ronen Bar)
Il a appelé à créer une commission d’enquête d’État pour établir toute la vérité et éviter un nouveau désastre national.


Lors de son discours ce mardi au congrès Cyber Week de l’Université de Tel-Aviv, l’ancien directeur du Shin Bet, Ronen Bar, a livré une critique directe et sévère du leadership politique israélien à la lumière du massacre du 7 octobre. « La responsabilité est infinie : on ne peut pas la disperser, seulement la prendre. Et en leadership, il vaut mieux assumer les échecs que prendre le crédit des réussites — celui-ci peut et doit être partagé », a-t-il déclaré.
Bar a rappelé la douleur de l’échec opérationnel en évoquant Hirsch Goldberg-Polin et Ofir Shoshani, assassinés ce jour-là : « Quand on déjoue un attentat, on imagine les vies sauvées. Quand on échoue à empêcher un massacre, on voit les victimes en face. » Selon lui, la confiance, fondement de toute autorité, exige que les dirigeants soutiennent leurs équipes et assument pleinement leurs responsabilités : « C’est le dos qu’ils voient lorsqu’ils marchent derrière vous. »
L’ancien chef du Shin Bet a décrit comment, dès la matinée tragique du 7 octobre, le Shin Bet « s’est relevé et est parti au combat », évacuant des civils sous le feu, éliminant des terroristes et menant des opérations de sauvetage inédites. Il a salué l’initiative et le courage, « deux valeurs ancrées profondément dans le Shin Bet ».
Bar a ensuite plaidé pour la création d’une commission d’enquête d’État :
« Nous avons mené un examen interne profond, tiré les leçons, restructuré et appris à mieux faire. Mais pour connaître toute la vérité, dissiper les conspirations et garantir que cela ne se reproduise jamais, seule une commission indépendante, professionnelle et nationale peut accomplir ce travail. »
Il a conclu en appelant à l’unité : « Si nous n’examinons pas tout le système, nous condamnons nos enfants à vivre un prochain 7 octobre. Entrons ensemble dans ce processus, pour apprendre et devenir meilleurs. C’est arrivé sous notre responsabilité — c’est donc à nous d’en répondre. »