Des vestiges byzantins témoignent du monachisme chrétien ancien à Hyrcania
Des fouilles récentes sur le site archéologique d’Hyrcania ont permis la découverte de monnaies d’or byzantines et d’un bijou, attestant d’une activité monastique chrétienne ancienne.


Au cœur du nord du désert de Judée, le site archéologique de Hyrcania livre de nouveaux témoignages spectaculaires de la présence chrétienne à l’époque byzantine. Deux monnaies d’or rarissimes et une bague délicatement ouvragée ont récemment été mises au jour lors de travaux de fouilles, de recherche et de conservation menés par l’Unité d’archéologie de l’Administration civile, en coopération avec des équipes académiques de l’Université hébraïque de Jérusalem.
Ces découvertes, attribuées aux débuts du monachisme chrétien, confirment le rôle central d’Hyrcania dans le paysage religieux du désert de Judée durant la période byzantine. Les deux pièces sont des solidus en or frappés à l’effigie de l’empereur byzantin Héraclius (VIIᵉ siècle), symbole de puissance impériale et de stabilité monétaire, tandis que la bague en or, d’une grande finesse, témoigne d’une présence monastique durable et structurée.
Connu sous le nom de Khirbet Hyrcania, le site est un complexe archéologique stratifié, fondé à la fin de l’époque hellénistique. Il servit successivement de forteresse, puis de centre actif durant les périodes romaine et hérodienne. Avec l’essor du monachisme dans le désert de Judée à l’époque byzantine, un monastère chrétien y fut établi, traditionnellement attribué à l’action de Saint Sabbas, figure majeure du monachisme oriental.
Ces travaux s’inscrivent dans un effort plus large de préservation et de protection du site, gravement endommagé ces dernières années par des pillages d’antiquités. L’objectif est double : sauvegarder un patrimoine fragile et préparer le site à une ouverture contrôlée au public.
Pour Binyamin Har-Even, directeur de l’Unité d’archéologie de l’Administration civile, « ces découvertes illustrent un chapitre essentiel de l’histoire byzantine et chrétienne de la région ». Une mémoire enfouie qui, aujourd’hui, refait surface pour éclairer chercheurs, visiteurs et passionnés d’histoire du monde entier.