Hommage à Valentin Elie Gnassia : un héros franco-israélien
Valentin Elie Gnassia est un héros franco-israélien tombé le 7 octobre 2023, à l’âge de 23 ans, en défendant le kibboutz Be’eri contre les terroristes du Hamas.


Ce mardi soir, à la veille du 77e anniversaire de l’indépendance d’Israël, i24NEWS a diffusé une édition spéciale dédiée à Yom Hazikaron, la journée nationale du souvenir pour les soldats tombés et les victimes du terrorisme. Au cœur de cette émission, un hommage poignant a été rendu à Valentin Elie Gnassia, un héros franco-israélien tombé le 7 octobre 2023, à l’âge de 23 ans, en défendant le kibboutz Be’eri contre les terroristes du Hamas. L’émission, marquée par les témoignages de sa mère Geneviève Molina, de sa sœur Chloé Gnassia, et les analyses de la psychothérapeute Sarah Bielansky, a capturé l’essence de cette journée où la douleur se mêle à la fierté nationale.
Valentin Elie Gnassia : Un héros solaire
Valentin Elie Gnassia, né à Montpellier, incarnait un mélange rare de détermination, d’altruisme et d’amour pour Israël. Dès l’âge de quatre ans, il affichait un drapeau israélien dans sa chambre, un symbole de son lien profond avec un pays qu’il n’avait pas encore foulé. Issu d’une famille non strictement religieuse, mais ancrée dans la tradition juive algérienne par ses grands-parents, Valentin a suivi une vocation qu’il portait dans son âme. Après des études de droit, il a choisi de s’installer en Israël, motivé par le programme Taglit et un désir ardent de « sauver des vies ». Le 7 octobre 2023, alors que les kibboutzim du sud d’Israël étaient attaqués, Valentin, membre d’une unité d’élite, a combattu pendant plus de huit heures. À Be’eri et dans d’autres localités, il a sauvé des vies, guidant son unité avec un courage exemplaire. Dans une maison piégée, il a pris la décision fatale d’entrer par l’arrière, sauvant ainsi douze de ses camarades, mais y laissant la vie. Comme l’a souligné sa sœur Chloé, « il était tellement heureux d’y aller », un témoignage de son engagement total. Geneviève et Chloé ont décrit un jeune homme « solaire », dont l’énergie contagieuse inspirait ceux qui l’entouraient. « Il vivait pour les autres », a insisté Geneviève, rappelant son rôle de "motivateur" auprès de ses camarades soldats. À titre posthume, Valentin a reçu la citoyenneté israélienne grâce à une loi portant son nom, votée le 15 novembre 2023, une reconnaissance de son sacrifice.
Yom Hazikaron : Une thérapie nationale
Sarah Bielansky, psychothérapeute, a offert un éclairage sur la signification de Yom Hazikaron. Cette journée, instaurée dans les années 1950 par David Ben-Gurion, est bien plus qu’un moment de recueillement : elle agit comme une « thérapie nationale ». Les cérémonies, les sirènes et les récits permettent aux familles endeuillées et aux soldats de revisiter leur douleur dans un cadre collectif, réduisant ainsi le stress et le traumatisme. « On pleure, mais nos morts restent avec nous », a-t-elle expliqué, soulignant comment Yom Hazikaron réinscrit la douleur individuelle dans le récit national, préparant la transition vers la joie de Yom Hatzmaout. Pour Geneviève, cette journée est un mélange complexe de « douleur, honneur et fierté ». Elle a partagé son lien continu avec Valentin, lui parlant « dans sa tête toute la journée ». Chloé, qui vivra son premier Yom Hazikaron en Israël en 2025, a décrit le contraste saisissant entre le recueillement au cimetière et les festivités prévues à Tel Aviv, une dualité qui reflète l’esprit israélien. « Il aurait adoré faire la fête », a-t-elle ajouté, soulignant comment chaque action est désormais guidée par la mémoire de son frère.
L’unité israélienne à l’épreuve
L’émission a également exploré le rôle unificateur de l’armée israélienne et de Yom Hazikaron dans un pays souvent divisé par des différences politiques, religieuses et sociales. Sarah Bielansky a insisté sur le caractère unique du service militaire obligatoire, qui rassemble « ashkénazes, séfarades, riches, pauvres, religieux et non-religieux ». Cette unité, incarnée par des soldats comme Valentin, transcende les origines. Geneviève a raconté comment des militaires de toutes nationalités – éthiopiens, russes, argentins – l’entourent d’affection, formant une « grande famille ». Pourtant, les divisions persistent, et les invitées ont exprimé leur douleur face aux tensions post-7 octobre. « Il faut qu’on soit ensemble », a plaidé Sarah, tandis que Geneviève a appelé à dépasser les clivages pour honorer le sacrifice des soldats. L’exemple de Valentin, venu de France sans distinction de différences, illustre cette vision d’un peuple uni.
Les otages et la résilience collective
Un autre thème abordé fut le traumatisme collectif lié aux otages encore retenus par le Hamas. Chaque libération est vécue comme un « miracle », ranimant l’espoir tout en ravivant la douleur du 7 octobre. Geneviève et Chloé ont souligné que Valentin aurait été « tellement heureux » de voir des otages libérés, un sentiment qui renforce leur engagement à perpétuer son héritage d’amour et de résilience.
Un héritage vivant
L’émission s’est conclue sur une note d’espoir, portée par les projets en mémoire de Valentin. Une course annuelle à Montpellier, des initiatives pour l’alyah, et des associations en gestation témoignent de l’engagement de Geneviève et Chloé à transformer leur chagrin en actions constructives. « On ne peut pas être triste, il était heureux en allant se battre », a déclaré Chloé, incarnant l’esprit de son frère. Valentin Elie Gnassia, défini par le mot « amour » par sa mère et sa sœur, reste une figure inspirante pour les jeunes, un symbole de ce que signifie vivre pour les autres. En ce Yom Hazikaron 2025, i24NEWS a offert un espace pour honorer son sacrifice, mais aussi pour rappeler la force d’un peuple qui, malgré ses divisions, trouve dans le souvenir de ses héros la volonté de construire un avenir uni.