« Il n'y a aucune différence entre Gaza et Tulkarem » : Netanya face à la menace terroriste
« Ils ne veulent pas les juifs entre la mer et la Jordanie. C'est très simple », résume Avi Slama pour expliquer les motivations des groupes terroristes


Avi Slama, responsable de la municipalité de Netanya a alerté sur la menace que représente la proximité de Tulkarem pour la sécurité de la ville israélienne de Netanya, située à seulement 16 kilomètres de cette ville palestinienne de Judée-Samarie.
« La même idéologie, la même pensée »
« Il n'y a aucune différence entre Gaza et Tulkarem, c'est la même chose, ce sont les mêmes motivations », affirme Avi Slama à i24NEWS avec inquiétude. Selon lui, la seule différence réside dans les capacités opérationnelles : « C'est juste une question de capacité. Si ils en avaient la possibilité, Nitzane Oz et Nahal Oz seraient la même chose. »
Cette déclaration fait référence aux localités israéliennes proches de Gaza qui ont été durement touchées lors de l'attaque du 7 octobre 2023. Le message est clair : sans mesures préventives adéquates, un scénario similaire pourrait se reproduire dans la région de Sharon, dont Netanya est considérée comme la capitale. « Ils ne veulent pas les juifs entre la mer et la Jordanie. C'est très simple », résume-t-il pour expliquer les motivations des groupes terroristes. Ce constat alarmant s'appuie sur des précédents historiques, notamment les attentats-suicides qui ont frappé Netanya par le passé, comme celui de l'hôtel Park.
Des mesures insuffisantes depuis le 7 octobre
Face à cette menace, le responsable a récemment adressé une lettre au ministre de la Défense, Israel Katz, et s'est exprimé devant la commission de la sécurité intérieure de la Knesset, présidée par Boaz Bismuth. Si l'efficacité des opérations militaires menées en Judée-Samarie est saluée — « En un mois, depuis cette grande opération en Judée et Samarie, on a vu une baisse énorme de la violence dans la région de Netanya » — ces interventions sont jugées insuffisantes sur le long terme. Pour le responsable municipal, la protection des citoyens nécessite une approche plus globale, impliquant non seulement l'armée et la police, mais aussi les municipalités et les villages de la région du Sharon.
Des propositions concrètes pour renforcer la sécurité
Parmi les mesures proposées figure la création d'une force interne d'intervention rapide sur le modèle des « kita'ot konenout » (équipes d'urgence) qui existaient dans les localités entourant Gaza. Ce dispositif permettrait de répondre plus efficacement aux menaces immédiates. Le responsable plaide également pour une réforme législative urgente visant à étendre les pouvoirs de la police municipale. « Aujourd'hui, la police municipale, dans tout Israël et à Netanya bien sûr, n'a pas le pouvoir d'agir comme un policier », déplore-t-il, mentionnant les efforts du député du Likoud, Moshe Saada, pour faire avancer cette réforme. Cette limitation est particulièrement problématique face à l'enjeu des travailleurs palestiniens en situation irrégulière : actuellement, un garde municipal qui repère un tel travailleur ne peut pas intervenir comme le ferait un policier, malgré sa présence sur le terrain.
L'importance stratégique de la région
L'interview souligne également l'importance stratégique de la région, notamment la route 57 qui traverse Tulkarem : « Si, à Dieu ne plaise, cette route est bloquée, le pays est coupé en deux. » Cette mise en garde intervient dans un contexte où les autorités cherchent à tirer les leçons de l'attaque du 7 octobre pour éviter qu'un tel drame ne se reproduise. Pour Avi Slama, il est impératif de comprendre que « c'est la même idéologie, la même pensée » qui anime les groupes terroristes à Gaza et en Judée-Samarie. Sa conclusion est sans appel : « C'est à nous d'éviter qu'ils n'aient aucune capacité de faire quoi que ce soit, ni à Nitzane Oz et bien sûr nulle part en Israël. »