Israël durcit sa ligne contre l’UNRWA : eau, électricité et biens visés par une nouvelle loi
La loi prévoit notamment la coupure des services d’eau et d’électricité à ses biens, la suppression de certaines immunités et la saisie de propriétés.


La Knesset a adopté définitivement, en deuxième et troisième lectures, un amendement à la loi mettant fin aux activités de l’UNRWA sur le territoire israélien. Le texte, approuvé par 59 députés contre 7 oppositions, constitue une étape supplémentaire dans le durcissement de la position d’Israël à l’égard de l’agence onusienne.
Cette loi, issue d’une initiative gouvernementale fusionnée avec des propositions parlementaires des députées Limor Son Har-Malech et Yulia Malinovsky, prévoit explicitement qu’aucun fournisseur ne pourra désormais délivrer des services d’eau ou d’électricité à des biens immobiliers enregistrés au nom de l’UNRWA. Jusqu’ici, une ambiguïté juridique subsistait quant à la qualification de ces services essentiels au regard de l’interdiction générale de tout « contact » entre les autorités israéliennes et l’agence.
L’amendement vient lever cette ambiguïté en inscrivant clairement dans la loi que la fourniture d’eau et d’électricité constitue un lien interdit. Le texte autorise également l’État à saisir des terrains relevant du domaine israélien qui étaient utilisés par l’UNRWA dans certains complexes.
Lors des débats en séance plénière, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, le député Boaz Bismuth, a justifié cette décision en des termes extrêmement sévères. Il a affirmé que des employés de l’UNRWA avaient été « des partenaires à part entière du massacre brutal du 7 octobre », accusant l’agence d’agir comme « un bras du Hamas sous couvert des Nations unies ».
Des propos repris par Limor Son Har-Malech, qui a déclaré que l’UNRWA devait être considérée « comme une organisation terroriste à tous égards » et qu’elle « n’a plus sa place sur le territoire de l’État d’Israël ».
Dans ses notes explicatives, la loi précise qu’aucune autorité publique ni aucun responsable exerçant une fonction officielle ne pourra désormais entretenir de relations avec l’UNRWA ou ses représentants. Pour le gouvernement et la majorité parlementaire, il s’agit d’un acte législatif destiné à traduire juridiquement une rupture politique déjà actée avec l’agence onusienne, dans le contexte de la guerre déclenchée après les attaques du 7 octobre.