Jérusalem : Une ville en mutation selon la journaliste Peggy Cidor
À l'occasion du 58e anniversaire de la réunification de Jérusalem, la journaliste Peggy Cidor dresse un état des lieux d'une capitale israélienne en pleine transformation


Intervenant sur i24NEWS, Peggy Cidor, journaliste spécialiste de Jérusalem, a livré une analyse nuancée de l'évolution de la ville sainte, révélant des dynamiques socio-économiques méconnues.
Un calme inattendu
"Pas relativement calme, absolument calme", insiste Cidor en évoquant l'atmosphère actuelle de Jérusalem. Contrairement aux années précédentes où les conflits israélo-palestiniens débutaient souvent dans la ville, le Hamas a échoué dans sa tentative de rallier les Palestiniens de Jérusalem-Est à l'offensive du 7 octobre. "Je continue à me promener partout, y compris dans la vieille ville et du côté Est, sans problème", témoigne la journaliste.
L'intégration par l'éducation
Un tournant majeur s'est opéré sous l'impulsion de l'ancien maire Nir Barkat : l'introduction du curriculum israélien dans les écoles de Jérusalem-Est. Cette politique, accompagnée de budgets pour l'apprentissage de l'hébreu, permet désormais aux jeunes Palestiniens d'intégrer directement les institutions académiques israéliennes. "Le nombre d'écoles demandant à intégrer ce curriculum augmente d'année en année", note Cidor.
Sous l'égide de l'ancien ministre Zeev Elkin, le gouvernement a alloué des budgets considérables : 2,6 milliards de shekels, puis 2,3 milliards, exclusivement dédiés à l'infrastructure, l'éducation et la santé de Jérusalem-Est.
Une coexistence au quotidien
La journaliste observe une réalité quotidienne méconnue : "Dans presque n'importe quel magasin, vous avez côte à côte des vendeuses palestiniennes et ultra-orthodoxes." Le taux de Palestiniens travaillant à Jérusalem-Ouest ne cesse d'augmenter, dépassant les 45%. Malgré ces avancées, Cidor identifie deux défis majeurs : la pauvreté persistante, notamment dans la communauté ultra-orthodoxe, et surtout "le gros problème dans la quotidienneté", le manque cruel de logements et les restrictions de construction pour les Palestiniens. "C'est là où le bât blesse gravement", conclut-elle, rappelant que derrière les progrès économiques subsistent des tensions structurelles non résolues.