Le Shin Bet assure que l'agent appréhendé a bien transmis des documents confidentiels
Cet employé du Shin bet aurait transmis des informations à un ministre et à des journalistes


Le Shin Bet a répondu mardi pour la première fois aux révélations concernant une fuite d'informations classifiées impliquant l'un de ses employés. Cette affaire, rendue publique lundi soir, concerne un réserviste du Shin Bet soupçonné d'avoir transmis des documents confidentiels au ministre Amichaï Shikli ainsi qu'à deux journalistes, Amit Segal et Shirit Avitan-Cohen.
Dans son communiqué, le Shin Bet explique que l'employé en question est soupçonné d'avoir abusé de sa position et de son accès aux systèmes d'information de l'organisation pour obtenir et transférer des informations classifiées à des parties non autorisées. Face à ces soupçons graves, une enquête interne a été ouverte, révélant que l'employé aurait activement œuvré au retrait de documents classifiés des systèmes d'information des services, violant ainsi la loi et les règles internes de l'organisation.
L'agence de sécurité précise que l'enquête a été initiée en raison des incertitudes concernant l'étendue des dommages potentiels. Le Shin Bet qualifie cette affaire de "grave et exceptionnelle", soulignant que l'ampleur des informations recueillies et transmises à des tiers non autorisés demeurait initialement inconnue. L'organisation tient cependant à clarifier qu'à aucun moment les journalistes impliqués n'ont été interrogés, sommés de témoigner ou mis sur écoute dans le cadre de cette enquête.
Le communiqué révèle également qu'au cours de l'année écoulée, marquée par le contexte de guerre, le phénomène de fuites de documents classifiés s'est intensifié, conduisant à l'ouverture de plus de 20 enquêtes visant à protéger les informations sensibles du système de sécurité israélien.
Les documents divulgués concerneraient notamment une investigation du Shin Bet sur une possible "infiltration kahaniste" au sein de la police israélienne. Cette affaire a provoqué une vive controverse politique en Israël, avec des membres du gouvernement prenant fermement position en faveur du suspect.
Le ministre de la Diaspora Amichaï Shikli a défendu l'agent, le qualifiant de "héros d'Israël" et de "lanceur d'alerte". Selon lui, ces révélations démontrent que "le chef du Service de sécurité intérieure se livrait à un espionnage obsessionnel d'un ministre en fonction" et que les rapports du Shin Bet sur le déclenchement de la guerre présenteraient "une image trompeuse et déformée".
D'autres ministres ont rejoint ces critiques, comme Betsalel Smotrich, qui a parlé de "véritable coup d'État" et Itamar Ben Gvir qui a dénoncé des "criminels qui franchissent toutes les limites".
Les avocats du suspect, décrit comme ayant servi "des décennies durant" au Shin Bet, affirment que leur client a transmis uniquement "des informations d'importance publique capitale" sans compromettre la sécurité nationale. Ils dénoncent l'usage "d'outils draconiens" contre une personne ayant pleinement coopéré avec les enquêteurs.
Le Shin Bet conclut son communiqué en réaffirmant sa détermination à protéger les secrets d'État et la sécurité des citoyens israéliens.