La Maison Blanche assure que le ministère de la Justice a ouvert une enquête sur la mort d'Abu Akleh à son insu
Washington semble vouloir atténuer la colère israélienne concernant cette initiative
La Maison Blanche a informé les responsables israéliens qu'elle n'était pas impliquée dans la décision du d'ouvrir une enquête du FBI sur la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, a appris mercredi le Times of Israel.
En assurant à l'État hébreu que la décision ne venait pas du sommet de l'administration, Washington semble vouloir atténuer la colère israélienne concernant cette enquête, a expliqué un responsable à Jérusalem, confirmant que même l'ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, n'était pas au courant de cette initiative.
Le fonctionnaire israélien, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a assuré que les "implications pratiques de l'enquête seront minimes", étant donné que les États-Unis reconnaissent déjà que le tir sur Abu Akleh n'était pas intentionnel, même si c'est un soldat israélien qui en est probablement à l'origine.
Le Premier ministre sortant Yaïr Lapid et son ministre de la Défense Benny Gantz ont indiqué clairement qu'Israël ne coopérerait pas à l'enquête, compliquant ainsi la tâche des enquêteurs du FBI.
Equipée d'un gilet pare-balles avec la mention "presse" et d'un casque, Abu Akleh, 51 ans, a été abattu le 11 mai lors d'affrontements entre les troupes israéliennes et des hommes armés palestiniens qui ont éclaté après un raid des soldats dans le camp de réfugiés de Jénine, au nord de la Cisjordanie
Pendant des mois, l'administration Biden a refusé de lancer sa propre enquête, préférant s'appuyant sur les enquêtes menées par les Israéliens et les Palestiniens. Washington est ensuite parvenu à la même conclusion que celle déterminée par Tsahal, à savoir qu'Abu Akleh a été touchée par une balle probablement tirée par un soldat israélien par erreur. L'Autorité palestinienne a affirmé qu'elle avait été intentionnellement visée.
Yaïr Lapid s'est par ailleurs dit opposé à ce que le soldat accusé d'avoir tiré soit poursuivi en justice.
Alors que la décision d'ouvrir une enquête semblait initialement démontrer une volte-face de la Maison Blanche, l'insistance de cette dernière à dire qu'elle n'était pas à l'origine de cette démarche indique que le ministère de la Justice a pris la décision de son propre chef.
Le FBI a déjà enquêté sur la mort de citoyens américains à l'étranger, bien que de telles investigations soient relativement rares, à plus forte raison dans un pays allié des États-Unis comme Israël.