Benjamin Netanyahou à Paris : consensus sur l’Iran, statu quo sur les sujets qui fâchent

Fabienne Lissak

Journaliste

5 min
Benjamin Netanyahou et Emmanuel Macron sur le parvis de l'Elysée à Paris, le 02 février 2023
LUDOVIC MARIN / AFPBenjamin Netanyahou et Emmanuel Macron sur le parvis de l'Elysée à Paris, le 02 février 2023

"Netanyahou et Macron peuvent avoir une relation qui relance les liens bilatéraux sur le plan géostratégique" (Michaël Darmon)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est arrivé jeudi soir à Paris pour une visite officielle de deux jours, reçu jeudi soir par le président français Emmanuel Macron qui l’a chaleureusement accueilli sur le parvis de l’Élysée. Le chef de l’État français s’est réjoui que "Benjamin Netanyahou ait choisi la France pour effectuer sa première visite en dehors du Proche-Orient depuis sa réélection" au poste de Premier ministre de l’État d’Israël, soulignant que ce choix témoignait de la "proximité entre les deux pays et les deux peuples".

Video poster

Emmanuel Macron a exprimé la solidarité de la France avec Israël après l’attentat terroriste de vendredi dernier qui a coûté la vie à sept israéliens. Dans le même temps, il a réaffirmé son inquiétude devant le regain de violence en Cisjordanie et les tensions grandissantes entre Israéliens et Palestiniens, rappelant l’importance d’éviter toute mesure susceptible de les alimenter. "Des deux côtés il n'y a rien à dire, ni à faire concernant le dossier israélo-palestinien, considéré comme un conflit gelé sans aucun avenir d’évolution", estime Michaël Darmon, éditorialiste à i24NEWS.

https://twitter.com/i/web/status/1621215131068760065

Ce post ne peut être affiché car les cookies pour les réseaux sociaux sont désactivés. Vous pouvez les réactiver en cliquant sur .

Le Président de la République s’est félicité de la normalisation des relations entre Israël et plusieurs Etats arabes du Moyen-Orient comme facteur de stabilité et de sécurité dans la région, mais a rappelé que cette dynamique restera incomplète tant qu’elle ne s’accompagnera pas d’une "reprise d’un processus politique vers une solution qui réponde aux aspirations légitimes tant des Palestiniens que des Israéliens". Il a par ailleurs profité de l'occasion pour rappeler sa volonté de contribuer à une reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens, une main qu'il s'efforce de tendre depuis le début de son premier mandat, sans grand succès. 

"C’est aussi une manière pour Netanyahou de montrer qu’il est toujours un partenaire crédible et que Macron et lui, qui sont finalement les responsables les plus anciens dans le camp démocratique, peuvent avoir une relation qui relance les liens bilatéraux sur le plan géostratégique"

Benjamin Netanyahou et Emmanuel Macron ont également évoqué les crises régionales, et notamment, le point phare de cette visite,  le programme nucléaire iranien qui menace aussi bien Israël, que la France et l’Europe. "Ce que Netanyahou peut trouver avec ce projet d’accord entre la France et Israël au sujet du dossier iranien, c’est avoir une forme de mansuétude à l’égard des conflits internes en Israël, notamment vis-à-vis des projets de réforme du gouvernement israélien", analyse Michaël Darmon.

GPO
GPOEmmanuel Macron accueille Benjamin Netanyahou sur le parvis de de l'Elysée à Paris, le 02 février 2023

Certains observent justement que le président français s’est abstenu de critiquer ouvertement Benjamin Netanyahou sur ses projets de réforme du système judiciaire, comme s'était permis de le faire Antony Blinken en début de semaine... Les deux hommes ont enfin discuté de leurs efforts respectifs pour faire face aux conséquences du conflit en Ukraine. Ils ont également exprimé leur volonté d’approfondir le partenariat stratégique qui lie les deux pays, et de renforcer la relation bilatérale dans tous les domaines.

"C’est aussi une manière pour Netanyahou de montrer qu’il est toujours un partenaire crédible et que Macron et lui, qui sont finalement les responsables les plus anciens dans le camp démocratique, peuvent avoir une relation qui relance les liens bilatéraux sur le plan géostratégique", conclut Michaël Darmon.

 

Cet article a reçu 11 commentaires