Séisme au Maroc : des sauveteurs israéliens à l’œuvre sans autorisation officielle

Chrystopher Barolin

Journaliste i24NEWS

5 min
Des membres de l'organisation de services médicaux d'urgence United Hatzalah devant un bâtiment effondré après un tremblement de terre
Erik Marmor/Flash90Des membres de l'organisation de services médicaux d'urgence United Hatzalah devant un bâtiment effondré après un tremblement de terre

"Dans certains villages, il n’y a plus rien et les personnes encore en vie errent parmi les ruines en attendant de l’aide"

Les opérations de secours se poursuivent au Maroc après le séisme qui a fait plus de 2 800 morts, alors que le temps presse et que l’espoir de retrouver des survivants s’amenuise d’heure en heure. Bien que le Royaume marocain n’ait accepté l’aide officielle que de l'Espagne, de la Grande-Bretagne, du Qatar et des Émirats arabes unis, des volontaires israéliens sont arrivés pour aider les victimes sans attendre des autorisations incertaines et dans l'espoir de gagner du temps. 

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"Dès l'aéroport Ben Gurion, les volontaires ont reçu un briefing de sécurité, on leur a  expliqué que la manière dont il seraient reçus n'était pas claire", expliquent les responsables des secouristes. Autre bémol: "Les secouristes connaissent au jour le jour leur programme et, comme il n'y a pas de coordination internationale qui les inclue, ils se sont rapprochés des Marocains eux-mêmes pour obtenir les informations et savoir où l'aide est cruciale". 

Fethi Belaid / AFP
Fethi Belaid / AFPUne maison détruite dans le village d'Imoulas, dans la province de Taroudant, l'une des plus dévastées du Maroc

Les volontaires du "Ihud Hatzala", de "Sauveteurs sans frontières (Hatzala lelo gvoulot)" et de l'organisation Natan, arrivés par leur propres moyens, se sont ainsi mis au travail à Marrakech et dans les villages les plus éloignés. Leur objectif, pour l'instant : répondre aux besoins immédiats sur place et évaluer la possibilité de faire venir une délégation plus importante: "Avec des renseignement obtenus par les Marocains eux-mêmes, et non les autorités, le travail est plus complexe. Par exemple, hier, nous avons voyagé 3h30 pour arriver dans un village qui finalement était intact."

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Comment s'organise, dans ces conditions complexes, le travail sur place ?  "Nous avons trois options, la première est de rester à Marrakech et d'aider directement les Marocains qui dorment dans la rue depuis vendredi soir. Certains restent dehors de peur que leur maison ne s'effondre. La seconde est d'installer une tente, mais nous n'avons pas obtenu les autorisations spécifiques des autorités marocaines. La troisième est d'aller à l'hôpital de Marrakech et de demander à la direction s'ils ont besoin d'assistance", informent les volontaires de Natan.  

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i24NEWSArié Lévy (président de l'association Sauveteurs Sans Frontières), sur i24NEWS

Les "Sauveteurs sans frontières" arrivés lundi au Maroc, se sont immédiatement mis au travail dans les montagnes de l’Atlas, en coopération avec des représentants du Croissant-Rouge local et de la communauté juive. "C’est très difficile d’arriver pour apporter de l’aide dans des villages qui ont été rayés de la surface de la terre", explique le président, Arié Lévy. "Dans certains d’entre eux, il n’y a plus rien et les personnes encore en vie errent parmi les ruines en attendant de l’aide".

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"Nous avons fait venir davantage de médecins de l'organisation d'Israël, de France et d'Espagne pour traiter les cas les plus complexes. Nous sommes ici pour aider et représenter dignement Israël", a-t-il conclu.

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