Israël : "Si la réforme est votée, on pourra poursuivre des Israéliens à l'étranger pour crimes de guerre" (A. Tibi)

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Ahmad Tibi dans la salle d'assemblée de la Knesset, le parlement israélien à Jérusalem.
Yonatan Sindel/Flash90Ahmad Tibi dans la salle d'assemblée de la Knesset, le parlement israélien à Jérusalem.

Le député arabe israélien a rappelé que sans le soutien des partis arabes, Yaïr Lapid ne serait jamais devenu Premier ministre

Le député arabe israélien Ahmad Tibi, membre du parti Hadash-Ta'al, a exprimé son admiration pour les centaines de milliers de manifestants qui protestent contre la réforme judiciaire, lors d'une interview accordée ce week-end au Yediot Aharonot. Il a souligné son respect pour "leur persévérance", affirmant qu'"ils constituent la seule opposition significative aujourd'hui". Il a cependant expliqué pourquoi les Arabes ne participaient pas massivement à ces manifestations pour l'instant, précisant que "l'ordre du jour de la protestation était centré sur le système judiciaire, que la population arabe n'aime pas en général". 

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"Une étude menée par l'université de Haïfa a révélé que les peines prononcées à l'encontre des Arabes étaient 30% plus sévères que celles prononcées à l'encontre des Juifs pour des infractions similaires. La Cour suprême a également approuvé des décisions qui ont nui aux intérêts des Arabes, notamment en matière d'implantations, d'expropriations, de lois sur la nationalité et sur le comité d'admission ainsi que la loi Kaminitz. De plus, les Arabes qui ont soumis des pétitions ont souvent été rejetés", a-t-il souligné.

Ahmed Tibi a également abordé l'aspect "sioniste" des manifestations, notant que certains orateurs étaient des militaires et que les drapeaux étaient bleus et blancs, ce qui pouvait mettre les Arabes mal à l'aise. Ahmed Tibi a toutefois appelé les Arabes à participer aux manifestations : "Je sais que si la loi est adoptée, les Arabes seront lésés. S'il y a une véritable dictature ici, il sera possible de poursuivre des personnes à l'étranger pour crimes de guerre (…) Ce sera une bénédiction déguisée".

Olivier Fitoussi/Flash90
Olivier Fitoussi/Flash90Yair Lapid et Ahmad Tibi à la Knesset, à Jérusalem

Au cours de l'interview, il a rappelé que sans les partis arabes, le chef de l'opposition Yaïr Lapid ne serait jamais devenu Premier ministre l'année dernière. "Nous avons recommandé Lapid au président. Lorsque le gouvernement Bennett a prêté serment, même si nous n'avons pas été invités à le rejoindre, nous n'avons pas voté contre. Lapid est venu me voir, s'est assis à côté de moi et m'a dit : 'Merci, je ne l'oublierai jamais'".

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