Israël : tensions avec les ultra-orthodoxes autour de la législation sur le service militaire

Le président du parti Judaïsme unifié de la Torah veut une exemption du service militaire pour les étudiants de yeshiva
Le débat sur le service militaire obligatoire en Israël a atteint un nouveau niveau de tension mercredi. Le chef d'état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a affirmé que la position de l'armée était que le service devrait être obligatoire pour tous, y compris pour les jeunes Israéliens issus des communautés ultra-orthodoxes, ce qui va à l'encontre de la position de certains partis politiques.
Dans un discours prononcé lors d'une cérémonie militaire, Halevi a insisté sur le fait que "l’État d’Israël doit, pour le maintien de sa sécurité, continuer à soutenir le modèle de l’Armée populaire, qui nécessite le recrutement d’autant de segments de la population israélienne que possible." Il a également souligné l'importance de la cohésion sociale, et a rejeté toute tentative de politisation de l'armée.
De son côté, le président du parti Judaïsme unifié de la Torah, Yitzhak Goldknopf, a déclaré que la législation pour exempter les étudiants de yeshiva du service militaire devrait être adoptée lors de la prochaine session parlementaire. Celui qui est également ministre du Logement a insisté sur le fait que c'était une erreur de ne pas avoir fait passer cette loi plus tôt, estimant que ce texte était nécessaire. Goldknopf a laissé planer le doute sur sa détermination à faire tomber le gouvernement si le texte n'était pas adopté.

Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a soutenu la position du chef d'état-major, affirmant que "tout le monde doit servir, sans exception". Il a par ailleurs critiqué les tentatives de contourner le service militaire, arguant qu'elles pourraient compromettre l'intégrité de l'armée israélienne.
La question du service militaire reste un sujet de division majeure en Israël. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a essayé de modérer la proposition de loi, mais a rencontré un refus des partis ultra-orthodoxes, qui insistent sur le fait que la législation doit être conforme à l'accord de coalition signé.