Les responsables israéliens peuvent de nouveau se rendre sur le Mont du Temple
Le ministre israélien de l’Agriculture et du Développement rural Uri Ariel, est devenu dimanche le premier ministre de l’Etat hébreu à se rendre sur le Mont du Temple; une visite devenue possible suite à la levée par Benyamin Netanyahou de l’interdiction faite aux membres de son gouvernement de se rendre sur ce site sacré de Jérusalem.
Vers 7h00 ce matin, Uri Ariel, membre du parti de droite Le Foyer Juif (HaBayit HaYehoudi) s’est rendu à l’entrée du Mont du Temple, dès son ouverture aux non-Musulmans.
"Nous espérons et prions pour que Tisha B'av [la journée de commémoration de la destruction des premier et second Temples de Jérusalem] soit un jour de bonheur et pour que le Temple soit reconstruit, afin qu'il n'y ait plus de jeûnes et que nous puissions apporter tous les sacrifices dont nous parlons dans la nous parlons cette semaine dans la Torah. Nous devrions être capables de réaliser ces commandements et pas seulement de les étudier", a estimé Uri Ariel lors de son arrivée au Mont du Temple.
Sharren Haskel, une députée du Likoud de Benyamin Netanyahou a également effectué une visite sur le site sacré dimanche matin.
Appelé Esplanade des Mosquées par les Musulmans, cet endroit est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Sur cette esplanade s'élèvent le dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa. Le Mont du Temple est aussi le lieu le plus sacré du judaïsme.
En octobre 2015, le gouvernement avait décidé d’empêcher les députés israéliens de se rendre sur place, invoquant des raisons de sécurité, mais aussi pour tenter de calmer des tensions avec les Palestiniens alors vives.
Depuis mardi, cette interdiction est désormais levée, mais sous certaines conditions: la visite du Mont du Temple ne peut se faire qu’une fois tous les trois mois, les députés comptant se rendre sur place doivent prévenir les autorités et le parlement israélien 24 heures à l’avance et obtenir une autorisation de la police de l’Etat hébreu.
De plus, les interviews aux médias sont strictement interdites, tout comme la prononciation d’un quelconque discours sur place.
Autre consigne donnée aux officiels israéliens : éviter tout contact avec les responsables du Waqf, l’administration jordanienne en charge des lieux saints musulmans à Jérusalem.
Lorsque l’interdiction faite aux députés israéliens de visiter le Mont du Temple a été levée, la députée arabe israélienne de la Liste unifiée Hanin Zoabi a indiqué que "l’Esplanade des Mosquées est un territoire occupé par Israël", ajoutant que "les non-Musulmans n’y ont pas leur place".
Des propos auxquels Uri Ariel s’est empressé de répliquer, indiquant que "les Musulmans ne sont pas propriétaires du Mont du Temple".
Le site sacré a été à plusieurs reprises le terrain de vifs affrontements entre Juifs et Arabes mais aussi avec le Waqf ou la police de l’Etat hébreu.
Alors qu’Ariel Sharon, alors simple député, s’était rendu sur le Mont du Temple le 28 septembre 2000, sa visite, qui avait été prise comme une provocation, avait été suivie d’une émeute au cœur de Jérusalem. Cette dernière avait marqué le départ de la seconde Intifada.