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La Knesset approuve en première lecture un projet de commission d’enquête sur le 7 octobre
Une initiative portée par la coalition, mais vivement contestée par l’opposition, qui y voit une tentative de contrôle politique de la recherche des responsabilités.


La Knesset a adopté, en lecture préliminaire, un projet de loi visant à créer une commission d’enquête dite « nationale-étatique » sur les attaques du 7 octobre 2023. Le texte, porté par le député Ariel Kallner (Likoud), a été approuvé par 53 voix contre 48 et doit désormais être examiné en commission.
Le projet prévoit la mise en place d’une commission chargée d’enquêter sur les défaillances ayant conduit au massacre du 7 octobre. Contrairement à une commission d’enquête étatique classique, sa composition serait largement politique : six ou sept membres désignés par accord entre coalition et opposition, avec une majorité qualifiée de 80 députés. À défaut de consensus, chaque camp nommerait ses représentants, selon un mécanisme paritaire. Les thèmes de l’enquête seraient définis par le gouvernement, avec possibilité d’extension ou de restriction à la demande de la commission.
Autre nouveauté majeure : la participation de quatre représentants issus de familles endeuillées, habilités à assister aux débats, proposer des questions et formuler des observations avant la publication du rapport final. Les auditions seraient publiques et retransmises, sauf décision exceptionnelle de huis clos.
Pour Ariel Kallner, il s’agit d’« une commission du peuple », destinée à restaurer la confiance d’une partie de la société israélienne qui, selon lui, ne fait plus confiance à la Cour suprême. Le vice-ministre Almog Cohen a défendu un projet « d’unité nationale », donnant une voix à toutes les composantes de la société.
L’opposition dénonce au contraire une manœuvre politique. Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a qualifié le projet de « farce honteuse » visant à exonérer le Premier ministre de sa responsabilité. Il a promis que la prochaine majorité instaurerait une « véritable commission d’enquête étatique ».
Ce vote illustre les fractures profondes au sein de la société israélienne sur la manière d’établir les responsabilités d’un des drames les plus graves de son histoire récente.