Israël: réunion sans précédent de la Cour suprême rabbinique pour un divorce
Le ministère de la Justice a indiqué la semaine dernière vouloir s'impliquer dans les affaires de divorce
La Cour suprême rabbinique d'Israël devrait pour la première fois tenir une audience sur une décision du tribunal de Safed adoptée en 2014 autorisant le divorce d'une femme dont le mari est plongé dans le coma depuis neuf ans.
En Israël, le Rabbinat a l'autorité exclusive sur les droits maritaux pour les Juifs-israéliens en raison d'une politique de longue date, selon laquelle les Israéliens peuvent être mariés uniquement par les autorités religieuses respectives.
Le Rabbinat supervise également le processus de divorce pour les Juifs-israéliens, lors duquel, selon la loi juive, le mari doit fournir à sa femme une "lettre de divorce", certifiant son accord, sans laquelle l'épouse n'a pas le droit de se remarier.
Dans le cas présent, la conjointe ne peut se remarier, ne pouvant obtenir l'accord du mari.
Le tribunal rabbinique de Safed a estimé qu'en raison des circonstances l'épouse pouvait être libérée de son engagement matrimonial par un tribunal rabbinique.
En 1973, la Cour suprême rabbinique avait statué après la guerre de Kippour, que les épouses de soldats disparus, pouvaient obtenir le divorce. Mais c'est la première fois que ce tribunal de grande instance doit intervenir dans un cas où le mari est plongé dans un profond coma depuis longtemps.
Le jugement devrait être rendu sous peu.
Par ailleurs, le ministère de la Justice a indiqué la semaine dernière dans un communiqué, après des années de monopole du rabbinat, qu'il comptait s'impliquer dans les affaires de divorce afin de "libérer" les femmes, dites "enchaînées" religieusement à leur mari selon la loi juive.
De nombreuses femmes en Israël n'ont pas le droit de refaire leur vie, soumises, en vertu de la loi juive, au bon vouloir de leur mari qui peut accorder ou refuser un divorce.