Eurocoupe féminine de basket : un club espagnol refuse d’affronter une équipe israélienne
La décision du Lointek Gernika n’est pas sans risque, le règlement de la FIBA prévoyant des sanctions sévères pour les équipes qui refusent de jouer


La question de la participation d’équipes israéliennes aux compétitions sportives internationales continue d’alimenter les polémiques. Après le football et le cyclisme, c’est désormais le basketball qui se retrouve au cœur du débat.
Le club espagnol Lointek Gernika, qualifié pour l’Eurocoupe féminine après avoir écarté les Grecques de Pas Gianini, a été placé dans le groupe C aux côtés de formations hongroise, portugaise et israélienne. Mais son président, Gerardo Candina, a d’ores et déjà annoncé que son équipe ne disputerait pas les deux matchs programmés contre Elitzur Ramla, le 23 octobre et le 27 novembre.
Dans un entretien à Radio Bilbao, relayé par le quotidien AS, Candina a dénoncé un "génocide brutal" à Gaza et exprimé son opposition catégorique à affronter une équipe israélienne. Il a toutefois précisé que cette position personnelle devait encore être validée par le conseil d’administration du club. De son côté, la formation israélienne a demandé à jouer l’ensemble de ses rencontres à l’extérieur, compte tenu de la situation sécuritaire.
Cette prise de position a reçu le soutien du président de la Fédération biscayenne de basket, Koldo Mendia, qui a appelé la Fédération espagnole (FEB) à demander à la FIBA d’exclure Israël des compétitions européennes.
La décision du club basque n’est pas sans risque. Le règlement de la FIBA prévoit en effet des sanctions sévères pour les équipes qui refusent de jouer : lourdes amendes et jusqu’à cinq ans de suspension des compétitions européennes. L’instance doit désormais statuer sur le cas de Gernika.
En toile de fond, la participation d’Israël continue de susciter de fortes réactions dans d’autres disciplines. Plusieurs groupes de supporters du club catalan de BAXI Manresa ont demandé l’annulation du match prévu contre l’Hapoel Jérusalem en Eurocoupe. En football, la sélection espagnole a laissé entendre qu’elle pourrait boycotter le Mondial 2026 si Israël, encore en course dans les qualifications, venait à s’y présenter. Parallèlement, des experts indépendants de l’ONU ont exhorté la FIFA et l’UEFA à suspendre la fédération israélienne, une option que les deux organismes rejettent pour l’instant, même si une majorité de membres du comité exécutif de l’UEFA y seraient favorables.
Enfin, le cyclisme n’a pas échappé à la controverse : la dernière Vuelta a été perturbée par des manifestations pro-palestiniennes, poussant l’équipe Israel-Premier Tech à retirer toute référence à l’État hébreu de son maillot. Le président de l’UCI, David Lappartient, a néanmoins insisté : "Les athlètes israéliens sont les bienvenus."