Israël à la 4e place de l'OCDE pour les inégalités salariales entre hommes et femmes
L'écart salarial entre les sexes en Israël s'élève à 20,8%, Israël arrive derrière la Corée du Sud, le Japon et l'Estonie au classement des pays développés de l'OCDE


Un nouveau rapport du centre de recherche Adva dévoile une situation préoccupante concernant l'égalité des genres sur le marché du travail israélien. Malgré l'augmentation du niveau d'études des femmes, les écarts salariaux entre hommes et femmes sont restés pratiquement inchangés au cours des vingt dernières années.
Selon les données les plus récentes, datant de 2022, l'écart salarial entre les sexes en Israël s'élève à 20,8% pour les employés à temps plein. Ce chiffre place l'État hébreu à la quatrième position peu flatteuse du classement des pays développés de l'OCDE, derrière la Corée du Sud, le Japon et l'Estonie.
L'évolution sur deux décennies révèle une stagnation alarmante : en 2005, l'écart était de 21,9%, soit une baisse insignifiante de seulement un point de pourcentage en vingt ans. Cette quasi-immobilité persiste alors même que les femmes ont considérablement progressé dans leur parcours éducatif.
L'un des constats les plus troublants du rapport concerne le lien entre éducation et rémunération. Aujourd'hui, les femmes sont plus diplômées que les hommes : 53% des femmes juives détiennent un diplôme universitaire, contre 43% des hommes. Pourtant, loin de réduire les inégalités, l'élévation du niveau d'études creuse paradoxalement l'écart salarial. Chez les titulaires d'un master ou d'un doctorat, la différence de salaire médian mensuel atteint un sommet à 35% en faveur des hommes.
Le rapport révèle également des variations selon les groupes de population. Parmi les salariés juifs, l'écart de salaire médian mensuel s'établit à 33%, tandis qu'il est de 29% au sein de la population arabe.
Les chercheurs expliquent ces inégalités persistantes par plusieurs facteurs structurels. La "ségrégation professionnelle" demeure un phénomène majeur : les femmes sont orientées vers les métiers dits "à col rose" (enseignement, soins, services) traditionnellement moins rémunérés, tandis que les hommes dominent les secteurs lucratifs comme la high-tech et l'ingénierie.
Par ailleurs, de nombreuses femmes réduisent leur temps de travail pour assumer les responsabilités familiales et domestiques, subissant ainsi une "pénalité maternité" qui impacte durablement leurs revenus. Cette réalité souligne que malgré les progrès éducatifs, les stéréotypes de genre et les contraintes sociétales continuent de peser lourdement sur les carrières féminines en Israël.