Le recteur de la Grande Mosquée de Paris saisit l’Arcom après des propos jugés "extrêmement graves" de Nathalie Saint-Cricq
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris a saisi l’Arcom après des propos de la journaliste sur franceinfo, accusée d’associer la “quête du vote musulman” à l’antisémitisme.


Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a annoncé dimanche saisir l’Arcom après des propos tenus par la journaliste Nathalie Saint-Cricq sur franceinfo. Lors d’un échange avec l’ex-député LFI Alexis Corbière, elle avait établi un parallèle entre les accusations d’antisémitisme visant La France insoumise et « la quête du vote musulman », suscitant une vive controverse.
Au cours de l’émission, alors qu’Alexis Corbière rappelait que l’antisémitisme était un phénomène « sérieux » existant dans le pays, Nathalie Saint-Cricq a répliqué : « Et la quête du vote musulman aussi », provoquant l’étonnement immédiat de son interlocuteur. Celui-ci a demandé à la journaliste de préciser ce lien, estimant la comparaison infondée. Saint-Cricq a alors évoqué « des études », avant de préciser qu’elle visait certains responsables politiques persuadés que des propos antisémites pourraient séduire une partie de l’électorat musulman — ce que Corbière a condamné comme une idée « intolérable ».
Indigné, le recteur Hafiz a dénoncé des propos « extrêmement graves » et « inacceptables », accusant la journaliste d’alimenter la stigmatisation. De nombreuses réactions politiques, notamment à gauche, lui ont fait écho. Olivier Faure a rappelé qu’« aucun lien mécanique » n’existe entre musulmans et antisémitisme et qu’assimiler les deux notions relève clairement de l’islamophobie. De son côté, Manuel Bompard (LFI) a critiqué un « amalgame islamophobe » indigne du service public.
Ce n’est pas la première fois que le recteur saisit l’Arcom pour dénoncer des prises de position médiatiques jugées stigmatisantes à l’égard des musulmans. L’autorité audiovisuelle ne s’était pas encore exprimée sur cette nouvelle saisine.