Marseille : le Mucem met fin à son partenariat avec un mécène accusé de "soutenir la colonisation israélienne"
Un collectif affirme que Digital Realty est associée à une société immobilière basée à Tel Aviv, engagée selon eux dans des projets de "colonisation" en Judée-Samarie et sur le plateau du Golan


Le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem) de Marseille a décidé de rompre sa collaboration avec l’un de ses principaux mécènes, la multinationale américaine Digital Realty, après plusieurs mois de pression militante. Selon Télérama, ce retrait intervient à la suite d’une campagne menée par le collectif « Divest from Digital Realty », qui accusait l’entreprise de participer indirectement à la "colonisation" israélienne.
Les militants affirmaient que Digital Realty était associée à une société immobilière basée à Tel Aviv, engagée selon eux dans des projets de "colonisation" en Judée-Samarie et sur le plateau du Golan. Le collectif dénonçait également d’autres activités jugées problématiques : exploitation de ressources minières en Afrique et en Amérique du Sud, et impact environnemental important dû à l’implantation de data centers en milieux aquatiques.
Face à cette polémique croissante, la direction du Mucem a annoncé avoir mis un terme à la relation « d’un commun accord » avec Digital Realty. Le musée explique vouloir retrouver un « climat apaisé » afin d’assurer sereinement ses missions de service public. L’institution espère également regagner la confiance de certains artistes qui avaient publiquement exprimé leur malaise, comme la comédienne Florence Mendez, qui avait interpellé le musée en pleine représentation pour lui demander de « rendre des comptes ».
Malgré la rupture, le Mucem a tenu à remercier Digital Realty, mécène fondateur depuis une décennie, dont le soutien financier a atteint 1,5 million d’euros en 2024. Le musée n’a toutefois pas souhaité commenter davantage les accusations visant son ancien partenaire.
Du côté des militants, la décision est saluée comme une victoire majeure. Le collectif « Divest from Digital Realty », à l’origine d’une pétition rassemblant artistes, chercheurs et professionnels du secteur culturel, parle d’un « précédent historique ». Selon lui, cette rupture pourrait encourager d’autres institutions culturelles à réévaluer leurs partenariats jugés problématiques.