"Nazi sans prépuce": Guillaume Meurice conteste son licenciement devant les prud’hommes
Son avocat, Hugues Dauchez, réclame l’annulation du licenciement, la requalification en CDI de ses 250 contrats successifs et plusieurs dizaines de milliers d’euros d’indemnités.


L’humoriste Guillaume Meurice comparaît ce mercredi devant les prud’hommes de Paris pour contester son licenciement de Radio France en juin 2024. L’entreprise lui avait imputé une « faute grave » après avoir qualifié à deux reprises le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou de « nazi sans prépuce », des propos tenus dans Le Grand dimanche soir peu après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023. Déjà averti en novembre 2023, Meurice avait réitéré ses propos à l’antenne en avril 2024, déclenchant sa suspension puis son éviction.
L’affaire avait provoqué une vive polémique au sein de France Inter et relancé le débat sur les limites de la satire. Si l’Arcom avait adressé une mise en garde à la radio publique, l’enquête judiciaire ouverte pour provocation à la haine avait été classée sans suite. L’humoriste, estimant avoir été « blanchi » par la justice, dénonçait une « victoire idéologique » de l’extrême droite et l’« obéissance » de la direction de Radio France. Plusieurs chroniqueurs avaient quitté France Inter en solidarité et l’avaient rejoint sur Radio Nova.
Pour Sibyle Veil, présidente de Radio France, le licenciement était justifié par une « déloyauté répétée », l’humoriste ayant ignoré l’avertissement interne et la mise en garde du régulateur. Meurice, 44 ans, voit dans ce procès un enjeu dépassant son cas personnel : déterminer si un humoriste peut être renvoyé pour une blague jugée « valide » par la justice pénale.
Son avocat, Hugues Dauchez, réclame l’annulation du licenciement, la requalification en CDI de ses 250 contrats successifs et plusieurs dizaines de milliers d’euros d’indemnités, jugeant la pratique contractuelle de Radio France « contraire à la loi ».