"On n’est pas à l’abri d’un 7 octobre sur le sol français", avertit Thibault de Montbrial
Face à la montée des violences, à l’emprise du narcotrafic et à la progression de l’islamisme radical, il alerte : la France pourrait connaître, à échelle locale, un scénario inspiré du 7 octobre.


Invité de Sonia Mabrouk sur CNews et Europe 1, l’avocat et expert en sécurité intérieure Thibault de Montbrial a livré un diagnostic particulièrement sombre sur l’état de la sécurité en France, estimant que le pays n’est « pas à l’abri d’un 7 octobre sur le sol français ». Une formule qu’il assume et qu’il précise, en décrivant non pas une attaque de masse, mais un mode opératoire capable de submerger temporairement les forces de sécurité et de provoquer des exactions à l’intérieur même de domiciles privés.
Selon lui, plusieurs facteurs convergent : l’affaiblissement de l’État, la montée en puissance du narcotrafic et de l’islamisme — deux « contre-sociétés » qui remplissent le vide laissé par le recul de l’autorité publique — mais aussi la circulation d’armes tenues par le crime organisé. « Ces armes ne sont jamais vendues à des terroristes ou à ceux qui veulent viser des policiers, dit-il. Mais un événement à forte charge identitaire pourrait pulvériser cette rationalité. »
De Montbrial rappelle que, rapporté à la population française, le 7 octobre israélien représenterait 8 000 morts : « Ce n’est pas l’échelle que je décris, mais le type d’action, une zone momentanément hors contrôle, avec des violences commises à l’intérieur de foyers. »
Il insiste sur le fait que ce scénario est désormais envisagé au plus haut niveau de la police, de la gendarmerie et même de l’armée, alors qu’il relevait autrefois du déni.
Pour l’avocat, seule une refondation de l’autorité ou un choc politique majeur permettra d’éviter ce basculement : « Plus on s’approche de la montagne, moins on la voit. »