"Sales connes" : une plainte pour injure publique déposée contre Brigitte Macron
L’action judiciaire, portée par plusieurs associations, ravive la polémique autour de déclarations qui ont suscité une vive indignation dans les milieux féministes et culturels.


Une plainte pour injure publique a été déposée mardi contre Brigitte Macron, après des propos tenus début décembre à l’encontre de militantes féministes. L’association féministe Les Tricoteuses hystériques a annoncé saisir la justice au nom de 343 femmes et associations, qui s’estiment « collectivement et individuellement atteintes » par ces déclarations.
Les propos en cause remontent au 7 décembre, lorsque l’épouse du chef de l’État a qualifié de « sales connes » des militantes du collectif #NousToutes. Celles-ci avaient interrompu, la veille au soir, un spectacle de l’humoriste Ary Abittan, accusé de viol mais bénéficiant d’un non-lieu judiciaire. Selon la plainte consultée par l’AFP, ces paroles « sont susceptibles de caractériser le délit d’injure publique ».
Le choix du nombre de 343 plaignantes se veut hautement symbolique. Il fait explicitement référence au Manifeste des 343, publié en 1971, dans lequel des femmes avaient déclaré publiquement avoir avorté, à une époque où l’IVG était encore illégale. L’association plaignante agit aux côtés de deux autres organisations féministes, 3Egales3 et Metoomedia.
Les déclarations de Brigitte Macron avaient suscité une vive indignation dans les milieux féministes, à gauche, mais aussi dans le monde de la culture. Plusieurs personnalités, dont les actrices Judith Godrèche et Marion Cotillard, avaient exprimé leur soutien aux victimes de violences sexuelles et dénoncé des propos jugés stigmatisants.
Réagissant pour la première fois à la polémique, Brigitte Macron s’est exprimée lundi dans une interview accordée au média Brut. Elle a dit être « désolée » si ses paroles ont « blessé des femmes victimes », tout en affirmant ne « pas regretter » ses propos. « Je suis l’épouse du président de la République, mais je suis avant tout moi-même », a-t-elle déclaré, reconnaissant toutefois s’être exprimée « de manière absolument pas adéquate » dans un cadre privé.