Raphaël Glucksmann accuse Netanyahou de "crimes absolus" mais refuse de parler de génocide
"Netanyahou, Ben Gvir et Smotrich sont pour moi des ennemis, ils représentent tout ce que je combats. J'ai toujours été partisan d'un État palestinien"


Invité sur LCI, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann a été interpellé par une téléspectatrice en duplex, qui lui a demandé pourquoi il ne qualifiait pas la situation à Gaza de "génocide", alors qu’il avait employé ce terme pour défendre les Ouïghours. Glucksmann a tenu à clarifier sa position.
"Je suis bouleversé par votre histoire", a-t-il d’abord déclaré, avant de rappeler avoir alerté dès le 8 octobre sur les risques d’une réponse israélienne massive : "La réponse ne peut pas être de raser Gaza et d’anéantir la Palestine."
L’eurodéputé affirme avoir plaidé au sein de l’Union européenne pour une réaction plus ferme face aux actions du gouvernement israélien : "J’ai milité pour que l’Union européenne adopte une position claire face au crime absolu commis par Netanyahou, Ben Gvir et Smotrich, qui sont pour moi des ennemis."
Partisan déclaré d’un État palestinien, il dénonce la poursuite de la "colonisation" qu’il qualifie de "crime abject", rappelant également avoir œuvré pour imposer des sanctions européennes contre les "colons" extrémistes.
Sur la question terminologique, Glucksmann assume sa prudence : "J’ai parlé de risque de génocide, selon les termes de la Cour internationale de justice", explique-t-il. Mais il dit choisir ses mots avec mesure : "J’ai toujours été extrêmement précautionneux avec ce terme, parce que si je l’emploie ici, comment qualifier l’extermination des Tutsis au Rwanda ou celle des Juifs d’Europe ? Là-bas, il y avait volonté d’exterminer du premier au dernier."
Il insiste sur le fait que ce débat lexical n’altère en rien la gravité de la situation : "L’emploi ou non du terme 'génocide' ne change rien à ce que nous devons faire pour mettre fin aux crimes commis à Gaza."
Réaffirmant son engagement contre les violations du droit international, Glucksmann martèle : "Une vie vaut une vie, partout. Il faut mettre fin au calvaire des Palestiniens, aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par le gouvernement israélien."
Pour lui, l’essentiel reste d’agir : "Il faut prévenir les crimes, sanctionner les responsables et garantir que ceux qui les commettent soient jugés."
Malgré les désaccords sur les mots, l’eurodéputé conclut en se présentant comme un adversaire résolu de la coalition au pouvoir en Israël : "Ils représentent tout ce que je combats."