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Le Bénin lance un mandat d’arrêt international contre l’influenceur panafricaniste Kemi Seba
Cette décision intervient dans un contexte politique tendu, à quelques mois de l’élection présidentielle qui marquera la fin du second mandat de Patrice Talon.


Les autorités béninoises ont émis vendredi un mandat d’arrêt international contre l’influenceur panafricaniste et anti-occidental Kemi Seba, accusé d’avoir soutenu la tentative de coup d’État survenue dimanche et finalement déjouée. L’information a été confirmée à l’AFP par une source judiciaire, précisant que la procédure a été engagée par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Dimanche matin, alors que des mutins annonçaient à la télévision avoir renversé le président Patrice Talon, Kemi Seba avait publié une vidéo saluant ce qu’il qualifiait de « jour de la libération » du Bénin. Le putsch a cependant échoué dans la journée, plusieurs militaires ont été arrêtés et le meneur présumé, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, demeure en fuite.
Kemi Seba est poursuivi pour « apologie de crimes contre la sûreté de l’État » et « incitation à la rébellion ». Vendredi, les autorités ignoraient dans quel pays il se trouvait. De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, âgé de 44 ans, il dirige l’ONG Urgences panafricanistes et revendique près de 1,5 million d’abonnés sur les réseaux sociaux.
Né franco-béninois, il a été déchu de sa nationalité française en 2024 et soutient ouvertement plusieurs régimes militaires issus de coups d’État au Sahel, hostiles à Paris et proches de Moscou. La junte nigérienne lui a notamment accordé un passeport diplomatique. En France, il avait été brièvement placé en garde à vue en octobre 2024 dans une enquête portant sur de possibles liens avec le groupe paramilitaire russe Wagner.
Cette affaire s’inscrit dans un climat politique tendu à l’approche de la présidentielle d’avril, qui marquera la fin du second et dernier mandat de Patrice Talon. Si le chef de l’État est salué pour les performances économiques du pays, ses opposants dénoncent un durcissement autoritaire du pouvoir et une marginalisation croissante de l’opposition.