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Empêcher sa candidature à la Maison Blanche? "Une illusion", assure Trump
Le candidat juge la condamnation de ses propos sur les musulmans par Benyamin Netanyahou d'inappropriée'
Le candidat à l'investiture républicaine Donald Trump inquiète jusque dans son propre parti après sa proposition de fermer les frontières aux musulmans, mais le favori a assuré dimanche que ceux qui pensent lui barrer la route vers la Maison-Blanche « se font des illusions ».
Le milliardaire américain en tête des sondages a passé la semaine à se justifier, en dépit du tollé international déclenché par une idée qui semble enfreindre la Constitution américaine et l'interdiction des discriminations religieuses.
Sur la chaîne Fox News, il a réagi à un article publié jeudi par leWashington Post, rapportant que les décideurs du parti avaient évoqué au cours d'un dînerles moyens de contrer le candidat Trump s'il maintenait son avance au moment d'attribuer le ticket républicain au moment de leur convention d'investiture en juillet.
« Je pense qu'ils font une grave erreur. Je pense que je suis celui qui peut battre Hillary (...) Je pense plutôt qu'ils se font des illusions », a-t-il déclaré en référence à la favorite démocrate.
« Je comprends ce que (les leaders du parti républicain, ndlr) endurent », a ironisé M. Trump. « Cela n'était pas supposé arriver, ils devaient prendre un gouverneur, un sénateur, une marionnette qu'ils peuvent contrôler à 100 % », a poursuivi le magnat de l'immobilier, insistant sur son profil d'outsider.
Les chiffres continuent de pencher en sa faveur, avec 27 % des républicains décidés à voter pour lui, selon le dernier sondage national publié dimanche par le Wall Street Journal et la chaîne NBC.
Cette enquête réalisée après les propos de Donald Trump sur les musulmans, place Ted Cruz en deuxième position avec 22 % des intentions de vote aux primaires suivi de Marco Rubio avec 15 % et Ben Carson avec 11 %.
La condamnation de Netanyahou "inappropriée"
M. Trump avait par ailleurs plutôt déclaré à la chaîne CNN dimanche qu'il pensait que la condamnation du Premier ministre Benyamin Netanyahou de sa proposition d'interdire "temporairement" les musulmans d'entrer aux États-Unis était "inappropriée".
Trump a expliqué que Netanyahou avait "modestement condamné" sa proposition, ajoutant qu'il "pensait que c'était inapproprié, mais que c'était "OK". "Il voulu condamner (ses propos), et c'est ce qu'il a fait", a-t-il dit.
La semaine dernière, de nombreux députés israéliens, ainsi que le Premier ministre ont condamné la déclaration de Trump, qui a annulé peu après une visite en Israël prévue à la fin décembre.
Le bureau de M. Netanyahou a pris soin de souligner mercredi que le Premier ministre "rejet(ait) les récentes remarques de Donald Trump sur les musulmans".
"L'Etat d'Israël respecte toutes les religions et garantit le droit de tous ses citoyens, tout en luttant contre l'islam militant qui vise indistinctement musulmans, chrétiens et juifs dans le monde entier", a-t-il précisé dans un communiqué.
La sécurité nationale mise en danger
Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a déclaré dimanche que la proposition de Trump d'empêcher les musulmans d'entrer aux Etats-Unis "met en danger" la sécurité nationale du pays.
"Cela met en danger la sécurité nationale car cette proposition indique la volonté d'un Américain candidat à la plus haute fonction du pays de discriminer toute une religion", a-t-il déclaré dans une interview sur la chaîne ABC.
"Ce type d'interdiction est contraire aux valeurs américaines et à notre Constitution et je pense que cela est une politique étrangère très dangereuse car elle dit à ceux dans l'islam qui essayent d'exploiter la population et de recruter des combattants étrangers: regardez en Amérique ils ont un type qui fait la guerre contre l'islam", a-t-il expliqué dans une seconde interview diffusée dimanche matin dans l'émission "Face the Nation" sur CBS.
"C'est leur impression qui peut être exploitée (...) et permet de recruter (...) car cela laisse penser que l'Amérique est vraiment discriminatoire envers l'islam et les musulmans", a poursuivi le chef de la diplomatie américaine sur CBS.
Cette proposition de M. Trump "est (également, ndlr) extrêmement discriminatoire contre de nombreux Américains et d'autres qui sont musulmans et nombre de personnes dans le monde qui savent que leur religion a été détournée et veulent en reprendre possession", a-t-il ajouté.
L'idée d'une discrimination religieuse proposée par Donald Trump, toujours en tête dans la course à l'investiture républicaine pour la présidentielle de novembre 2016, a provoqué un tollé partout dans le monde de Washington au Caire en passant par Londres et l'ONU.
M. Trump a lancé sa proposition d'empêcher les musulmans d'entrer aux Etats-Unis en début de semaine dernière après la mort de 14 personnes dans une fusillade à San Bernardino, en Californie.