- i24NEWS
- International
- La CPI juge "envisageable" des audiences par contumace pour Netanyahou et Poutine
La CPI juge "envisageable" des audiences par contumace pour Netanyahou et Poutine
Sous sanctions américaines, la CPI envisage désormais des audiences par contumace visant Benjamin Netanyahu et Vladimir Poutine.


La Cour pénale internationale (CPI) riposte aux pressions de Washington et ouvre la porte à une procédure inédite visant Benjamin Netanyahou et Vladimir Poutine. Dans un entretien accordé à l’AFP, le procureur adjoint Mame Mandiaye Niang dénonce des sanctions américaines « assimilant les responsables de la CPI à des terroristes et des trafiquants de drogue », imposées après les mandats d’arrêt émis contre le Premier ministre israélien dans le cadre de la guerre à Gaza.
Ces sanctions bouleversent son quotidien : carte de crédit bloquée, impossibilité d’effectuer des virements familiaux, abonnements paralysés. Au-delà de l’atteinte personnelle, c’est selon lui « la seule juridiction permanente chargée de juger les crimes de guerre » qui se trouve fragilisée et délégitimée.
Face à l’absence de coopération internationale rendant improbable l’arrestation de Netanyahou ou de Poutine, Niang confirme que la CPI pourrait tenir une audience par contumace pour « confirmer les charges », à l’image de ce qui a été fait récemment pour le chef rebelle ougandais Joseph Kony. Une procédure « lourde mais possible », qui permettrait de préserver les preuves et de donner la parole aux victimes.
Le procureur adjoint reconnaît également que l’enquête visant le procureur Karim Khan pour des accusations d’abus sexuels – qu’il nie – « a pourri l’atmosphère de la cour » et a offert à certains États le prétexte pour attaquer la CPI, notamment sur le dossier palestinien.
Malgré ce contexte hostile, Niang demeure combatif : le monde, dit-il, « a besoin de la Cour plus que jamais », citant les récentes avancées comme l’arrestation de Rodrigo Duterte ou la condamnation d’un chef de milice soudanais. « La Cour existe parce que les crimes persistent. Nous avons encore du travail."