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Washington renonce à sanctionner l'AP après le renvoi d'un ministre ayant payé des terroristes
Washington avait été alerté que des allocations continuaient d’être versées via l’ancien système de "payer pour tuer", qui octroyait des montants calculés en fonction de la durée de la peine purgée


Les États-Unis ont envisagé le mois dernier d’imposer des sanctions personnelles au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ainsi qu’à plusieurs hauts responsables de Ramallah, après la découverte de paiements jugés illégaux versés à des prisonniers palestiniens. Selon plusieurs sources citées par The Times of Israel, l’administration Trump avait préparé des mesures d’une sévérité exceptionnelle, avant de finalement y renoncer.
Washington avait été alerté que des allocations continuaient d’être versées via l’ancien système de “payer pour tuer”, qui octroyait des montants calculés en fonction de la durée de la peine purgée, y compris pour des auteurs d’attentats. Une réforme adoptée en février par Mahmoud Abbas était censée mettre fin à ce mécanisme décrié par les États-Unis, Israël et plusieurs pays européens, en instaurant un modèle fondé sur des critères sociaux. Ahmad Majdalani avait été chargé de superviser ce nouveau dispositif.
Pourtant, un audit interne mené début novembre a révélé que certains prisonniers avaient tout de même bénéficié de paiements via l’ancien canal. Selon un responsable palestinien, la direction de l’AP n’était pas au courant et avait elle-même invité une délégation américaine à constater la mise en place de la réforme.
Face à ces révélations, Washington a menacé de désigner Abbas, son adjoint Hussein al-Cheikh, le Premier ministre Mohammed Mustafa, l’ex-ministre des Finances Omar Bitar et Majdalani comme “terroristes mondiaux spécialement désignés”. Une mesure qui aurait paralysé financièrement l’Autorité palestinienne, en exposant tout pays lui apportant un soutien à des sanctions secondaires américaines.
Mais quelques jours après la transmission de la menace à Ramallah, Abbas a limogé Bitar, soupçonné d’avoir validé les versements incriminés. Ce geste a été interprété par la Maison-Blanche comme la preuve que l’AP souhaitait réellement mettre fin au système controversé, poussant Washington à suspendre les sanctions envisagées.
Selon un responsable américain, certains diplomates plaidaient pour maintenir la pression, mais la Maison-Blanche a estimé qu’un tel affront risquait de compromettre les efforts diplomatiques en cours, notamment la recherche d’un soutien de l’AP à une résolution de l’ONU liée au plan de paix de Trump pour Gaza.
Ce n’était pas la première fois que Washington agitait la menace de sanctions. Les États-Unis ont d’ailleurs déjà appliqué une mesure plus limitée : refuser des visas à Abbas et à d’autres dirigeants palestiniens pour l’Assemblée générale de l’ONU en septembre.
Les sources américaines avertissent néanmoins que si la réforme des allocations n’est pas intégralement appliquée, l’option de sanctions personnelles pourrait revenir sur la table.