- i24NEWS
- International
- Europe
- Attentat de Berlin: le terroriste avait fait allégeance à l'EI dans une vidéo
Attentat de Berlin: le terroriste avait fait allégeance à l'EI dans une vidéo
Le groupe djihadiste confirme que l'homme abattu en Italie est celui qui a perpétré l'attentat de Berlin


L'auteur de l'attaque au camion-bélier qui a fait 12 morts à Berlin lundi avait fait allégeance au groupe Etat islamique (EI) dans une vidéo diffusée vendredi par l'agence de propagande de l'organisation terroriste, Amaq.
L'enregistrement montre le Tunisien Anis Amri, abattu vendredi à Milan par la police italienne, faire allégeance au chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi.
L'homme, qui apparaît debout vêtu d'un manteau sur ce qui semble être une passerelle au dessus d'un fleuve, s'adresse directement à la caméra. Il dit son intention de venger les musulmans victimes de raids aériens et appelle à attaquer les "croisés".
La date et le lieu de l'enregistrement, qui dure près de trois minutes, ne sont pas mentionnés.
Un peu plus tôt vendredi, Amaq avait diffusé un communiqué affirmant que l'homme abattu à Milan par la police italienne était l'auteur de l'attaque de Berlin.
Lundi soir, un camion immatriculé en Pologne avait foncé intentionnellement sur la foule dans l'un des marchés de Noël les plus fréquentés de la capitale allemande, faisant au moins 12 morts et 50 blessés.
Le lendemain, l'EI avait revendiqué l'attentat dans un communiqué diffusé par Amaq, en affirmant qu'il avait été mené par un "soldat de l'EI en réponse aux appels à cibler les ressortissants des pays de la coalition internationale" antidjihadistes.
Cette coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis et à laquelle participe l'Allemagne, mène depuis 2014 des raids aériens contre l'EI dans des territoires que les djihadistes contrôlent en Irak et en Syrie.
Anis Amri a été abattu dans la nuit de jeudi à vendredi lors d'un contrôle de la police italienne devant la gare milanaise de Sesto San Giovanni, après une chasse à l'homme de quatre jours en Europe.
"Un fantôme"
Celui-ci "avait très peu d'effets personnels sur lui, aucun papier, c'était un fantôme", a déclaré le préfet de police de Milan Antonio de Iesu.
"Il n'avait pas sur lui d'autre arme (que le pistolet avec lequel il a fait feu), ni de téléphone, seulement un petit couteau et quelques centaines d'euros", a déclaré M. de Iesu lors d'une conférence de presse.
"Il s'agissait juste d'un contrôle sur le territoire. Cela peut sembler paradoxal et ça l'est, nous ne savions pas qu'il s'agissait d'un tueur", a poursuivi le préfet de police en précisant qu'Anis Amri "était un maghrébin comme il y a en a beaucoup dans la région de Milan".
"Cela semble absurde qu'un terroriste de ce genre ait été trouvé par hasard au cours d'un banal contrôle, mais c'est la réalité", a-t-il admis.
A ses côtés, son adjoint Roberto Guida a précisé qu'Anis Amri "était absolument tranquille".
"Il lui a été demandé de vider son sac à dos et, d'un geste brusque, il en a sorti un pistolet chargé, prêt à être utilisé, avec lequel il a fait feu".
Arrivé en Sicile en 2011, il y avait purgé une peine de cinq ans de prison, jusqu'en 2015, pour avoir mis le feu à une école.
Des éventuels complices recherchés
Les autorités allemandes ont annoncé chercher d'éventuels complices d'Anis Amri, et prévenu que la menace terroriste restait "élevée" dans le pays.
"Pour nous maintenant, il est d'une grande importance de déterminer si dans la préparation et l'exécution (de l'attentat) et la fuite du suspect, il y a eu un réseau de soutien, un réseau d'aide, des complices ou des personnes qui l'ont aidé", a indiqué vendredi le procureur anti-terroriste Peter Frank devant la presse à Karlsruhe (sud-ouest).
Les enquêteurs veulent en particulier reconstituer le parcours du Tunisien depuis Berlin jusqu'à Milan afin d'établir s'il a bénéficié de complicités, "d'aides" notamment de son réseau de connaissances, a expliqué M. Frank.
La question se pose en effet de savoir comment il est parvenu à quitter l'Allemagne au nez et à la barbe de toutes les polices du pays. "Nous sommes en contact avec les autorités italiennes", a-t-il ajouté.
Les enquêteurs tentent aussi de déterminer si l'arme avec laquelle Anis Amri a tiré sur un policier italien avant d'être abattu est l'arme qui a servi à tuer un chauffeur routier polonais lundi soir à Berlin.
"La menace terroriste reste élevée"
"La menace terroriste reste élevée en Allemagne", a insisté de son côté le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, lors d'une conférence de presse à Berlin.
"Je suis très soulagé", a-t-il dit, même si "le succès de l'enquête ne met pas fin aux investigations" qui vont se poursuivre afin de mettre au jour les éventuels réseaux et la préparation de l'attaque au camion-bélier, ajouté M. de Maizière.
Selon lui, cette affaire souligne l'importance "de la coopération au niveau européen mais aussi au niveau international et transatlantique dans la lutte contre le terrorisme international".
Des "centaines" de policiers vont travailler sur ce dossier, malgré les fêtes de fin d'année, a indiqué le chef de la police judiciaire allemande, Holger Münch, qui parlait aux côtés du ministre.