En Angleterre, la police va sévir contre des chants appelant à "l'intifada"

Les forces de police de Londres et de Manchester ont annoncé mercredi qu’elles procéderaient désormais à des arrestations contre toute personne appelant à « l’intifada » lors de manifestations propalestiniennes. Cette décision intervient dans un contexte sécuritaire jugé aggravé, à la suite de l’attentat antisémite perpétré dimanche sur la plage de Bondi, à Sydney, qui a fait 15 morts pendant les célébrations de Hanouka.

Dans un communiqué conjoint, le chef de la police métropolitaine de Londres, Mark Rowley, et son homologue de Manchester, Stephen Watson, ont averti que les slogans tels que « Mondialisons l’intifada », ainsi que les pancartes reprenant cette formule, donneraient lieu à des interpellations. « Des actes de violence ont eu lieu, le contexte a changé. Les mots ont un sens et des conséquences », ont-ils déclaré, affirmant leur volonté « d’agir fermement ».

Cette annonce fait suite à l'attentat contre une synagogue de Manchester début octobre, au cours de laquelle deux fidèles juifs ont été tués le jour de Yom Kippour. Depuis, et plus encore après l’attentat de Sydney, la police britannique a renforcé la sécurité autour des synagogues, écoles et lieux communautaires juifs.

La décision intervient également après les prises de position du grand rabbin du Royaume-Uni, Ephraim Mirvis, qui a qualifié ces slogans d’« illégaux » et appelé à une clarification des règles encadrant les manifestations.

Jusqu’à présent, des slogans comme « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre » n’étaient pas poursuivables au regard du droit britannique, selon le parquet. Mais face à une « menace croissante », la police affirme vouloir désormais « recalibrer son approche ».

Mercredi, à Sydney, la communauté juive a rendu hommage au rabbin Eli Schlanger, né au Royaume-Uni, première victime de l’attaque à être inhumée. Naveed Akram, l’un des auteurs présumés, a été inculpé pour terrorisme et 15 meurtres.