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Gaza : le démantèlement de la GHF demandé, première rencontre entre son chef et des organisations de l'ONU
Des experts qualifient la GHF "d’exemple inquiétant de la manière dont l’aide humanitaire peut être détournée à des fins militaires et géopolitiques, en violation grave du droit international"


Le révérend Johnnie Moore, directeur de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), a rencontré mercredi à New York des responsables d’organisations humanitaires de l’ONU, rapporte Axios, citant un responsable américain et deux autres sources informées du dossier. Il s’agirait du premier échange formel entre la GHF et l’ONU depuis le lancement de cette structure, en février 2025, pour acheminer de l’aide dans la bande de Gaza.
Cette rencontre intervient dans un climat tendu, alors qu’un groupe d’experts des Nations unies a récemment demandé le démantèlement de la GHF. Dans un communiqué mené par la rapporteuse spéciale Francesca Albanese, les experts estiment que "les Palestiniens paient le prix ultime de l’échec légal, politique et moral de la communauté internationale". Ils qualifient la GHF "d’exemple profondément inquiétant de la manière dont l’aide humanitaire peut être détournée à des fins militaires et géopolitiques, en violation grave du droit international".
Selon ce texte, l’implication présumée de services de renseignement israéliens, de sous-traitants américains et d’entités non gouvernementales ambiguës justifie "la mise en place d’un contrôle international strict sous l’égide des Nations unies".
La GHF, créée par Israël avec le soutien des États-Unis, distribue actuellement de l’aide dans des zones désignées de Gaza. Ses opérations ont toutefois été critiquées par l’ONU, qui gère son propre réseau humanitaire et accuse la fondation d’exclure certaines populations vulnérables, tout en opérant à proximité de positions militaires israéliennes.
La déclaration d’Albanese s’inscrit dans un contexte de fortes tensions entre la rapporteuse spéciale et Washington. Les États-Unis ont récemment imposé des sanctions à son encontre, l’accusant de chercher à pousser la Cour pénale internationale à engager des poursuites contre des responsables et entreprises américaines et israéliennes.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a dénoncé mercredi sur X la "campagne de guerre politique et économique" menée, selon lui, par Francesca Albanese contre Washington et Tel-Aviv. "Nous ne tolérerons plus ces attaques. Les États-Unis continueront de prendre toutes les mesures nécessaires pour contrer ce type de ‘lawfare’ et protéger notre souveraineté ainsi que celle de nos alliés", a-t-il écrit, réaffirmant le soutien américain au "droit à la légitime défense" d’Israël.
Si cette première rencontre entre la GHF et les agences onusiennes marque un début de dialogue, elle souligne aussi la profondeur des divergences sur la gestion de l’aide à Gaza.