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"Pourquoi ai-je dû endurer deux ans de cet enfer ?" : Segev Kalfon accuse le gouvernement d'avoir négligé la vie des otages
"Où est le principe de 'rachat des captifs' ? Vous êtes un gouvernement de droite, où sont tous les religieux qui siègent à la Knesset ? Où sont tous ces hypocrites ?"


Segev Kalfon, ancien otage retenu à Gaza pendant 738 jours, s'est confié mercredi à la radio Kan Reshet Bet, exprimant sa colère envers les décideurs politiques. "Pourquoi cette guerre s'est-elle déroulée sur mon dos ? Pourquoi ai-je dû endurer deux ans de cet enfer ?" a-t-il lancé.
"Ils m'ont enlevé depuis le territoire israélien. Pourquoi devons-nous payer ce prix ?", a questionné Kalfon, accusant le gouvernement d'avoir placé la guerre avant les vies humaines. "Si on devait me sortir, il fallait arrêter la guerre, mais ils ne voulaient pas m'extraire car ils ont mis la priorité sur cette guerre plutôt que sur des vies. Où est le principe de 'rachat des captifs' ? Vous êtes un gouvernement de droite, où sont tous les religieux qui siègent à la Knesset ? Où sont tous ces hypocrites ?"
Segev Kalfon a révélé avoir été bombardé huit ou neuf fois par l'armée israélienne. "Je suis sorti deux fois des décombres. J'en suis arrivé à vouloir descendre dans les tunnels", a-t-il confié, illustrant le paradoxe tragique de sa situation.
Sur la violence subie en raison des positions du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, Kalfon a été sans équivoque : "À cause de Ben Gvir, j'ai reçu des coups terribles. Ils me montraient des vidéos de ce qu'on faisait ici aux prisonniers palestiniens et me disaient 'c'est la faute de Ben Gvir'."
Concernant son processus de réhabilitation, il a dénoncé le manque de soutien de l'État : "J'ai terminé la guerre de ces deux années, et maintenant je commence une guerre avec mon âme, une guerre pour les droits qui me reviennent. Et là aussi, personne ne nous tend la main."
Le moment décisif de sa captivité est survenu après un an et quatre mois, lorsqu'il a entendu la voix de sa mère à la radio par hasard. "Cela m'a donné plus de force. Je me suis dit : peu importe, rien que pour ceux qui m'attendent dehors, cela vaut la peine de traverser tout cela."
Il a également décrit les conditions inhumaines : "Nous avons été malades pendant deux mois. J'ai demandé du paracétamol et le terroriste m'a dit 'inch'Allah tu mourras'. Nous avons eu 40 jours de diarrhée car la nourriture était contaminée. On nous servait du riz avec des vers."
Malgré tout, Kalfon affirme vouloir fonder sa famille en Israël, même si les traumatismes persistent : "Je ne dors pas beaucoup. Dans mes rêves, je retourne là-bas."