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"Vous ne savez pas ce que j'ai vu'" : un soldat du 7 octobre met fin à ses jours
"Le 7 octobre a détruit ma vie, Thomas est mort depuis longtemps, je ne me reconnais plus et je ne peux pas vivre comme ça"


Thomas Adzgauskas, soldat combattant et commandant de la brigade Givati immigré de Lituanie pour s'engager dans Tsahal, s'est récemment donné la mort en raison du traumatisme vécu lors des combats du 7 octobre. Ce dimanche, sa sœur Karolina Krupens s'est confiée sur la chaîne Kan, partageant le combat intérieur qui a consumé son frère après cette journée tragique.
Thomas et son unité figuraient parmi les premières forces à pénétrer dans le kibboutz Kfar Aza le matin du 7 octobre. Les scènes auxquelles il a assisté ne l'ont jamais quitté. "Il m'avait dit : 'Imagine que tu es dans un jeu vidéo. Tu avances, tu tires, et tu ne vois que des corps. C'est ce que j'ai vécu'", raconte Karolina. "Il décrivait comment il passait de maison en maison, tentait de convaincre les gens d'ouvrir leurs portes parce que l'armée était arrivée, tout en évacuant sous le feu."
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Depuis ce jour, Thomas n'était plus le même. Dans sa lettre d'adieu, il a écrit : "Le 7 octobre a détruit ma vie et tout ce que j'étais. Thomas est mort depuis longtemps, je ne me reconnais plus et je ne peux pas vivre comme ça. J'ai fait des choses impardonnables."
Sa sœur décrit la détresse quotidienne après sa libération de l'armée : "Lors de ses crises, il nous disait : 'Ce n'est pas vous qui avez vu les corps, ce n'est pas vous qui avez combattu. Vous ne savez pas ce que j'ai vu'. Le moindre détail le ramenait là-bas." Malgré son état psychologique, Thomas a tenté de retourner combattre à Gaza, mais un incident l'a contraint à partir. "Il voulait vraiment continuer à se battre, mais il n'en était plus capable", confie Karolina.
Thomas était revenu en Israël avec l'objectif clair de servir dans Tsahal. Secouriste de combat, il avait suivi une formation d'officier et commandait des tireurs d'élite dans la brigade Givati. "L'armée était tout pour lui. Il était le premier à courir aider quelqu'un en difficulté", témoigne sa sœur.
Kan a précisé que Thomas n'est pas reconnu comme soldat tombé au combat car il n'était plus en service actif, et que le processus de reconnaissance de son syndrome post-traumatique n'était pas achevé avant sa mort. Il n'a donc pas eu droit à des funérailles militaires.
Karolina conclut par un appel aux autorités : "Il ne suffit pas de soigner uniquement le soldat. Les familles ont besoin d'aide pour comprendre et accompagner. Chaque famille de soldat ayant combattu le 7 octobre doit bénéficier d'un suivi et d'une assistance." Elle souhaite que l'on se souvienne de son frère comme le soldat et commandant qui a sauvé des vies.