Benjamin Netanyahou se défend face à l’opposition et assure qu’Israël n’a "jamais été aussi fort"
Il a présenté la loi sur la conscription comme un « tournant historique », et réaffirmé ses liens diplomatiques — de Washington à Moscou — tout en essuyant des attaques virulentes de ses adversaires.


Lors d’un débat spécial exigé par 40 députés de l’opposition sur le thème de la « détérioration du statut international d’Israël », le Premier ministre Benjamin Netanyahou a livré lundi une intervention fleuve à la Knesset, combinant défense de son action, attaque de ses adversaires et prise de position sur plusieurs dossiers sensibles.
Abordant pour la première fois publiquement la loi sur la conscription des ultra-orthodoxes, Netanyahou a affirmé : « La loi sur la conscription est le début d’un processus historique visant à intégrer le public orthodoxe dans les rangs de Tsahal et des forces de sécurité. »
Il a accusé l’opposition de ne pas vouloir réellement résoudre la question du service militaire : « Vous ne voulez pas de conscription, vous ne voulez que de la politique. » Le Premier ministre a insisté sur le fait que ce texte inclurait des objectifs d’enrôlement « trois à quatre fois supérieurs » à ceux proposés par l’opposition lorsqu’elle était au pouvoir.
Se moquant ensuite du thème du débat, Netanyahou a rejeté l’idée d’une perte de stature internationale : « Quelle prétendue dégradation ? Quel déni de réalité ! » Selon lui, « Israël est aujourd’hui plus fort que jamais : la puissance la plus solide du Moyen-Orient, et dans certains domaines, une puissance mondiale. » Il a attribué ce statut à la conduite de la guerre à Gaza, rebaptisée par le gouvernement « Guerre de la Renaissance », et à la robustesse économique du pays : shekel fort, investissements étrangers soutenus, ratio dette-PIB inférieur à celui de nombreuses économies occidentales.
Le Premier ministre a également évoqué la montée de l’antisémitisme en Occident, qu’il attribue à « des minorités musulmanes radicalisées » et à « l’incitation antisémite sur les réseaux sociaux amplifiée par des organisations et gouvernements anti-sionistes ». Il a rappelé qu’Israël consacrait « plus de deux milliards de shekels » à lutter contre cette propagande.
Sur le plan diplomatique, Netanyahou a assuré que « de nombreux dirigeants cherchent à renforcer leurs liens » avec Israël, citant la visite du chancelier allemand Friedrich Merz. Il a également révélé entretenir « des contacts réguliers avec le président Poutine », ajoutant que cette relation « sert les intérêts vitaux d’Israël, notamment pour défendre la frontière nord ».
Il est revenu sur sa demande de grâce à Isaac Herzog, évoquant « une tension réelle entre la révélation de l’injustice » et les impératifs nationaux. En parallèle, il a confirmé sa rencontre prévue fin décembre avec Donald Trump à Mar-a-Lago.
L’opposition a vivement répliqué : Avigdor Liberman, Mansour Abbas et Gilad Kariv ont accusé Netanyahou de corruption, de fuite des responsabilités, et d’être le principal responsable des défaillances ayant conduit au 7 octobre.