Israël lance la construction d'une nouvelle barrière de sécurité le long de sa frontière orientale
Le premier tronçon fera environ 80 km, le dispositif total devant couvrir près de 500 km, depuis le sud du Golan jusqu’aux dunes de Samar, au nord d’Eilat


Le ministère israélien de la Défense a annoncé lundi le début des travaux pour ériger un vaste dispositif sécuritaire le long de la frontière orientale du pays. Ce projet stratégique, voulu par le ministre de la Défense Israël Katz, entre officiellement dans sa phase opérationnelle avec la construction des deux premiers segments, d’une longueur totale d’environ 80 km. Les travaux se concentrent d’abord dans la vallée de Jezréel et la vallée du Jourdain.
En parallèle au chantier sur le terrain, le ministère de la Défense et l’armée poursuivent la planification des tronçons suivants, ainsi que la définition de la doctrine de protection de cette frontière sensible et des outils opérationnels nécessaires. Le projet s’inscrit dans la nouvelle conception sécuritaire élaborée par Tsahal et le Commandement central, qui comprend notamment la création d’une nouvelle division territoriale dédiée à la sécurité de la vallée du Jourdain, des vallées du nord et de la région de la mer Morte.
Le coût total du programme est estimé à 5,5 milliards de shekels. À terme, le dispositif doit couvrir environ 500 km, depuis le sud du Golan jusqu’aux dunes de Samar, au nord d’Eilat. Il prendra la forme d’un "système multi-couches" combinant barrière physique, capteurs, radars, caméras et moyens de communication avancés.
Pour Israël Katz, il s’agit d’une priorité nationale : "Dès mon entrée en fonction, j’ai défini la construction de cette barrière comme une mission centrale pour la sécurité d’Israël. Elle renforcera les localités situées le long de la frontière, réduira drastiquement les trafics d’armes à destination des terroristes en Judée-Samarie et portera un coup sévère aux efforts de l’Iran et de ses supplétifs pour établir un front oriental contre Israël." Le ministre a également annoncé la création de nouveaux noyaux de peuplement le long du tracé, destinés à consolider la présence israélienne dans la région.
Le directeur général du ministère de la Défense, Amir Baram, a souligné l’ampleur du défi : "C’est la frontière la plus longue du pays. La défendre suppose bien plus qu’une barrière : c’est tout un écosystème de localités, d’infrastructures, d’emploi, d’agriculture, de santé et de transports que nous devons développer." Une enveloppe initiale de 50 millions de shekels a été validée dans le budget 2026 pour lancer cette stratégie globale.
Selon le général Eran Ophir, responsable de la direction des frontières au sein du ministère, la future barrière sera un "dispositif intelligent", capable d’évoluer au rythme des besoins sécuritaires. Les travaux commenceront dans deux segments, avant une accélération progressive avec l’ouverture de nouveaux chantiers au cours des prochains mois.