L'accord sur les otages augmente le risque d'enlèvements, estime le chef du Shin Bet
Selon David Zini, les ennemis d’Israël ont pu conclure qu’enlever des Israéliens était une stratégie "rentable"


Le directeur du Shin Bet (service de sécurité intérieure), David Zini, a averti que la menace d’enlèvements d’Israéliens s’était accrue à la suite des accords conclus pour la libération des otages. Selon lui, la manière dont ces libérations ont été obtenues pourrait encourager les organisations terroristes à multiplier ce type d’actions à l’avenir.
D’après des propos rapportés par le quotidien Yedioth Aharonoth, David Zini s’est exprimé en ce sens lors d’une réunion du cabinet la semaine dernière. « La menace d’enlèvements n’a pas diminué, elle a augmenté et continuera d’augmenter, car la façon dont nous avons payé pour la libération des otages a un coût », aurait-il déclaré.
Ces remarques ont été formulées dans le cadre d’une discussion professionnelle et confidentielle portant sur l’évaluation des menaces sécuritaires et sur les moyens de renforcer la protection des Israéliens, notamment lors de leurs déplacements aériens vers et depuis Israël. Selon plusieurs sources, le chef du service de sécurité intérieure n’a pas critiqué les accords conclus avec le Hamas ni commenté leur contenu ou leur prix politique, se limitant à une analyse des conséquences stratégiques en matière de sécurité.
Le Shin Bet n’a pas officiellement commenté ces déclarations. Des responsables diplomatiques de haut rang ont toutefois indiqué qu’il ne s’agissait pas d’une position nouvelle de la part de David Zini. Selon eux, le directeur du Shin Bet a déjà exprimé à plusieurs reprises, en réunions fermées, une analyse similaire des risques, estimant que les groupes terroristes et les ennemis d’Israël ont pu conclure qu’enlever des Israéliens était une stratégie « rentable ».
Ces mêmes responsables soulignent que, dans cette optique, la menace d’enlèvements concernerait aussi bien le territoire israélien que les Israéliens à l’étranger. Interrogé indirectement sur ces propos, le Shin Bet n’a ni confirmé ni démenti leur contenu, se bornant à rappeler qu’il ne commente pas les échanges tenus à huis clos.