La justice de Haïfa prolonge la détention d’un dirigeant du parti Hadash pour apologie du terrorisme
L’affaire ravive le débat sur la frontière entre expression politique légitime et incitation à la violence en Israël.


Le tribunal de première instance de Haïfa a ordonné vendredi la prolongation de la détention d’Ahmed Abbadi, membre du secrétariat national du parti Hadash, soupçonné d’incitation liée au terrorisme à travers des publications sur les réseaux sociaux. Le tribunal a décidé de maintenir le suspect en détention au moins jusqu’à mardi.
Ahmed Abbadi a été interpellé jeudi au poste de contrôle de Qalandiya, lors d’un contrôle de routine, après l’émission d’un mandat d’arrêt approuvé quelques jours plus tôt par le parquet israélien. Selon la police, les soupçons portent sur des messages publiés sur Facebook entre 2018 et avril 2023, considérés comme des propos de soutien, de sympathie ou d’encouragement à des actes terroristes.
Lors de l’audience, il est apparu qu’aucune tentative préalable de convocation n’avait été effectuée avant son arrestation. Les forces de l’ordre ont saisi ses téléphones et ordinateurs, Abbadi ayant fourni volontairement les codes d’accès. La police a confirmé que l’enquête était en cours depuis plusieurs mois et repose exclusivement sur d’anciennes publications.
La défense a dénoncé une confusion croissante entre protestation politique légitime et incitation à la violence. Les avocats ont souligné que le suspect est un militant politique connu, sans antécédents judiciaires, membre d’un parti légalement enregistré et représenté à la Knesset.
La juge Keren Margolin-Feldmen a toutefois estimé que les contenus examinés faisaient peser un « soupçon réel » d’incitation, évoquant un risque de dangerosité.
La députée Aida Touma-Sliman a vivement critiqué l’arrestation, dénonçant une politique de "répression" visant les "militants politiques opposés à la guerre et à l’occupation". Hadash a, de son côté, exigé la libération immédiate d’Ahmed Abbadi.