Les suicidés auront droit à des funérailles militaires même après leur libération de l'armée, décide Tsahal
Cette décision reconnaît que les séquelles de la guerre continuent d'affecter les soldats bien après avoir quitté l'uniforme


Une commission spéciale dirigée par le général de réserve Moti Almoz a remis ses conclusions au ministre de la Défense et au chef d'état-major, établissant mardi officiellement que Tsahal prendra désormais en charge les cas de civils ayant mis fin à leurs jours dans des circonstances liées au service militaire.
Ce nouveau dispositif, approuvé pour une mise en œuvre immédiate, prévoit l'attribution d'honneurs militaires lors des funérailles, un éloge prononcé par un commandant et une médiation avec le ministère de la Défense. Cette décision reconnaît que les séquelles de la guerre continuent d'affecter les soldats bien après avoir quitté l'uniforme.
En juillet dernier, face aux défis psychologiques considérables auxquels sont confrontés les soldats de Tsahal durant la guerre, le chef des ressources humaines de l'armée, le général Dado Bar Kalifa, avait ordonné la création d'une commission chargée d'examiner la prise en charge des soldats libérés et réservistes ayant mis fin à leurs jours. Cette initiative, coordonnée avec le ministre de la Défense Israël Katz et le chef d'état-major Eyal Zamir, reconnaît que le fardeau psychologique de la guerre peut entraîner des détresses graves même après la fin du service actif.
Jusqu'à présent, la loi ne concernait que les soldats tombés pendant leur service actif, laissant un vide dans la prise en charge de ceux dont les traumatismes ont persisté après leur libération. Ces anciens militaires étaient enterrés comme de simples civils, sans aucun symbole militaire ni implication de l'institution, créant un sentiment d'abandon chez les familles endeuillées.
La commission a établi que l'armée assumera sa responsabilité pour les cas survenus jusqu'à deux ans après la fin du service militaire, période considérée comme reflétant un lien direct avec les événements du combat. Des cas exceptionnels au-delà de ce délai seront examinés individuellement.
Le nouveau protocole prévoit une réponse rapide : dès notification d'un suicide, une commission se réunira en quelques heures pour examiner les circonstances du service. Si un lien avec le service militaire est établi, les funérailles pourront inclure le dépôt d'une gerbe officielle, la présence d'une délégation militaire et un éloge du commandant.
Cette décision s'appliquera rétroactivement depuis le début de la guerre, avec une quinzaine de cas déjà en cours d'examen. Le général Bar Kalifa a souligné que Tsahal a "une responsabilité morale et nationale" envers ceux qui ont payé un lourd tribut, même après avoir quitté l'uniforme.